La sonde OSIRIS-REx de la NASA, dont la mission est de prélever un échantillon d’astéroïde, a si bien rempli son objectif la semaine dernière qu’elle s’est retrouvée avec un excédent de matière qui bloquerait le collecteur. Cela laisse s’échapper la précieuse cargaison dans l’espace.
Après quatre ans d’attente, les scientifiques de l’agence spatiale américaine ont réussi à prélever un petit peu de l’astéroïde Bennu qui pourrait, à terme, permettre d’élucider les mystères entourant la formation de notre système solaire et l’origine de la vie sur Terre.
Pour ce faire, la sonde s’est rapprochée de Bennu pour y déployer son bras robotisé de trois mètres et venir toucher la surface. Au contact avec le sol, le bras a soufflé un jet d’azote pour remuer la poussière et le gravier et ainsi tenter de prélever entre 60 et 2000 grammes.
Les responsables de la mission s’attendaient à ce que le temps total de contact entre le bras et l’astéroïde soit inférieur à 16 secondes. Lorsque les données préliminaires ont été publiées, elles ont montré que la période de contact avait été de six secondes seulement, une grande partie de la collecte d’échantillons n’ayant eu lieu que dans les trois premières.
VIDÉO : Capturée le 20 octobre, lors de la collecte d’échantillons de la mission OSIRIS-REx, cette série de 82 images montre le champ de vision de la caméra SamCam alors que la sonde de la NASA s’approche et touche la surface de l’astéroïde Bennu. (Source : NASA/Goddard/University of Arizona)
Toutefois, lorsque l’équipe de scientifiques a observé les images du collecteur bougeant dans différentes positions, ils ont eu une bonne et une mauvaise surprise.
La bonne est que la sonde paraît avoir collecté plus de matériel qu’elle devait.
La mauvaise est qu’en examinant ces images, l’équipe d’OSIRIS-REx a remarqué que certaines de ces particules semblaient s’échapper lentement du collecteur d’échantillons. Ils soupçonnent que des fragments d’échantillon passent par de petites fentes où un clapet – le couvercle du collecteur – est légèrement coincé par de plus grosses roches.
« Bennu continue de nous surprendre avec de grandes découvertes scientifiques, mais aussi en nous mettant face à des situations délicates », a déclaré Thomas Zurbuchen, administrateur associé de la NASA pour la science dans un communiqué.
« Et bien que nous devions peut-être nous dépêcher de ranger l’échantillon, ce n’est pas un problème grave. Nous sommes très heureux de voir ce qui semble être un échantillon abondant qui va inspirer la science pendant des décennies, bien au-delà de ce moment historique. »
VIDÉO : Capturée par la caméra SamCam du vaisseau spatial le 22 octobre 2020, cette série de trois images montre que la tête de l’échantillonneur de la sonde OSIRIS-REx de la NASA est remplie de roches et de poussière recueillies à la surface de l’astéroïde Bennu. Elles montrent également que certaines de ces particules s’échappent lentement de la tête de l’échantillonneur. (Source : NASA)
Le nouvel objectif de l’équipe est de ranger le prélèvement dans la sonde le plus rapidement possible, car tout mouvement de la sonde ou de son bras peut faire s’échapper plus de morceaux de l’échantillon.
Pour préserver le matériel restant, l’équipe de la mission a donc décidé de renoncer à l’activité de mesure de la masse des échantillons initialement prévue pour le samedi 24 octobre, et elle a annulé une combustion de freinage prévue pour le vendredi afin de minimiser toute accélération de l’engin spatial.
Désormais, les scientifiques se concentrent sur l’arrimage de l’échantillon dans la capsule prévue à cet effet, où toute matière sera gardée en sécurité pendant le voyage de retour vers la Terre.
« Nous nous efforçons de poursuivre notre réussite et mon travail consiste à ramener en toute sécurité un échantillon aussi important que possible de Bennu », a dit Dante Lauretta, chercheur principal de la mission OSIRIS-REx à l’Université de l’Arizona à Tucson, qui dirige l’équipe scientifique ainsi que la planification et le traitement des données d’observation scientifique de la mission.
VIDÉO : Cette animation montre la sonde OSIRIS-REx déployant son mécanisme d’acquisition d’échantillons par contact (TAGSAM) pour prélever un échantillon de régolithe (roches et saletés) à la surface de l’astéroïde Bennu. La tête de l’échantillonneur, avec le régolithe en sécurité à l’intérieur, est ensuite scellée dans la capsule de retour d’échantillon de la sonde, qui devrait être ramenée sur Terre le 24 septembre 2023. (Source : NASA Goddard)
La mission OSIRIS-REx reste cependant en bonne voie, affirme la NASA dans un communiqué. L’équipe de la mission finalise un échéancier pour le stockage de l’échantillon.
Rappelons que le Canada joue un rôle primordial dans cette mission par l’intermédiaire de l’altimètre laser de la mission OSIRIS-REx (OLA) embarqué sur la sonde.
En effet, l’instrument de l’Agence spatiale canadienne a permis de balayer la surface de l’astéroïde afin de produire des cartes 3D essentielles aux scientifiques pour sélectionner le meilleur site d’échantillonnage.
En échange de sa contribution, le Canada recevra une partie de l’échantillon lorsqu’il reviendra sur Terre en septembre 2023.
Avec les informations de la NASA.
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