Gisèle Lévesque, première à être vaccinée au Québec et au Canada - Photo : Ministère de la Santé du Québec

Gisèle Lévesque, a été la première à être vaccinée au Québec et au Canada. (Photo : Ministère de la Santé du Québec)

« 332 » élue statistique internationale de l’année 2020

Il aura seulement fallu 332 jours à la communauté scientifique mondiale pour mettre un point un vaccin contre le nouveau coronavirus qui a paralysé le monde en 2020.

C’est pour souligner cet exploit scientifique que le jury de la Royal Statistical Society a élu 332 comme statistiques internationale de l’année. Cette donnée est choisie chaque année pour refléter l’actualité à l’instar du « Mot de l’année » sélectionné par le dictionnaire anglais Oxford.

Le 8 décembre dernier, les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont commencé à inoculer au public un vaccin capable de contrer la COVID-19. Une démarche entreprise par le Canada une semaine après.

Les chercheurs du monde entier ont ainsi réussi à faire en un an, ce qui prend habituellement 10 ans à être réalisé en moyenne.

Une prouesse mondiale

Il aura fallu plus de 25 ans pour découvrir, en 2006, un vaccin contre le papillomavirus, rappelle Liberty Vittert, membre du jury qui a choisi la statistique de l’année de la Royal Statistical Society.

Dans un article publié sur La Conversation, Mme Vittert ajoute notamment que le vaccin mis au point le plus rapidement avant celui contre la COVID-19 été celui contre les oreillons avec quatre ans de travail.

La professeure fait également allusion à une analyse du New York Times d’avril 2020 qui s’est penchée sur les différents scénarios possibles afin de déterminer le temps nécessaire à l’obtention d’un vaccin contre le SARS-CoV-2.

« Dans des circonstances normales, les experts ont estimé qu’un vaccin pourrait être prêt en novembre 2033 », souligne-t-elle.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’entretient avec un préposé au personnel de soutien qui vient de recevoir le vaccin contre la COVID-19 de Pfizer-BioNTech. Au Canada, Ottawa a déjà investi plus d’un milliard de dollars dans l’achat de divers types de vaccins et dans des laboratoires de recherches nationaux. (Photo : Adrian Wyld/Pool via Reuters)

Des investissements majeurs

Mais alors comment la communauté scientifique a-t-elle fait pour parvenir à mettre au point et faire approuver un vaccin en 332 jours, s’interroge l’ambassadrice de la Royal Statistical Society.

Selon elle, les fonds investis en toute hâte et en grande quantité dans les diverses recherches ont joué un rôle majeur.

Le gouvernement américain a par exemple « financé la recherche de plusieurs vaccins en sachant que certains d’entre eux ne verraient jamais le jour, mais en espérant que d’autres fonctionneraient », explique-t-elle.

« Dans le cadre de l’opération Warp Speed, le gouvernement américain a rapidement promis près de 9 milliards de dollars pour financer le développement et la production de vaccins. »

Au Canada, Ottawa a déjà investi plus d’un milliard de dollars dans l’achat de divers types de vaccins et dans des laboratoires de recherches nationaux.

Des subventions privées cumulées à celles des États ont également permis de construire « de nouvelles installations de production, partant du principe qu’un vaccin était imminent et que les obstacles réglementaires habituels seraient franchis rapidement ».

Toutefois, certains de ces investissements ne sont pas utilisés efficacement à l’image des sept usines financées par la Fondation Bill et Melinda Gates dont seulement une ou deux seront effectivement utilisées.

Ces afflux de capitaux dans diverses recherches de vaccins sont ainsi la clef qui a permis d’en distribuer au public aussi vite selon Liberty Vittert.

« La mise au point des vaccins contre la Covid-19 témoigne de l’ingéniosité, du dévouement et des efforts de collaboration de la communauté scientifique », conclut-elle.

Avec les informations de La Conversation.

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Catégories : Santé, Société
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