L’essai clinique visait à utiliser le plasma convalescent pour fournir des anticorps à une personne gravement atteinte de la COVID-19 qui ne parvient pas à en développer naturellement. (Photo : Francois Lenoir/Reuters)

Premier revers pour l’étude sur le plasma visant à guérir les patients atteints de la COVID-19

Un essai clinique international, nommé REMAP-CAP, a récemment tenté d’étudier un nouveau traitement pour les malades gravement atteints de la COVID-19.

Les scientifiques et les médecins sont partis d’une hypothèse selon laquelle le plasma de convalescence pourrait servir de traitement.

Rappelons que le plasma sanguin, composé à 90 % d’eau, est le composant liquide du sang à l’intérieur duquel on retrouve toutes ses cellules, dont les anticorps. Ces derniers se développent pour répondre à une infection.

Dans le cas des patients guéris du coronavirus, leur plasma, dit plasma convalescent, contient des anticorps permettant de lutter contre le virus.

L’essai clinique visait donc à utiliser ce plasma convalescent pour fournir des anticorps à une personne gravement atteinte de la COVID-19 qui ne parvient pas à en développer naturellement.

Ce n’est pas la première fois qu’une méthode comme celle-ci est utilisée. Lors de certaines grandes épidémies telles que la grippe espagnole ou encore le virus Ebola, les scientifiques procédaient déjà à l’injection de plasma convalescent pour lutter contre ces maladies.

REMAP-CAP se déroule sur trois continents, dans plus de 290 sites cliniques et sur plus de 4100 patients. (Photo : François Lenoir/Reuters)

Dans le cas de la COVID-19, beaucoup d’espoirs reposaient sur cette injection de plasma. Malheureusement, les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes.

En effet, l’essai a démontré que les probabilités de réduction de la mortalité chez les patients gravement atteints étaient très faibles à seulement 2,2 %.

Les chercheurs disent ne pas comprendre “pourquoi le plasma de convalescence ne semble pas améliorer les résultats chez les patients gravement malades”.

“Il se peut que ce soit parce que les lésions pulmonaires sont trop avancées pour que le plasma de convalescence puisse faire une différence. »

Alexis Turgeon, professeur à l’Université Laval et coauteur de l’étude

Cependant, les scientifiques continuent leurs études dans l’espoir de trouver un traitement.

Les essais cliniques sur le plasma vont donc se poursuivre afin de déterminer si les anticorps peuvent être utilisés pour d’autres patients qui seraient dans un état moins critique.

Certaines recherches internationales antérieures auraient notamment démontré que l’utilisation de ces anticorps chez un patient qui n’est pas encore en soins intensifs pourrait s’avérer plus efficace.

“Il est possible que les patients moins gravement atteints par la COVID-19 qui seront traités plus précocement puissent bénéficier du plasma de convalescents. »

Dr Zarychanski, médecin spécialiste en soins intensifs et coauteur de l’étude.

En effet, Gail Miflin, experte médicale au service national de santé britannique, explique que “les anticorps agissent en arrêtant le virus, et non en traitant les symptômes”.

Cela signifierait que s’ils sont injectés suffisamment tôt, ces anticorps pourraient avoir un impact sur la progression de la maladie.

« Étant donné que nous ignorons toujours l’effet du plasma de convalescents chez les patients hospitalisés modérément malades de la COVID-19, […] nous continuons le recrutement dans l’essai clinique pour ce groupe de patients », souligne le Dr Ryan Zarychanski.

REMAP-CAP se déroule sur trois continents, dans plus de 290 sites cliniques et sur plus de 4100 patients.

Au moins 912 patients gravement malades ont notamment participé à l’étude et les données ont été analysées par un comité indépendant de surveillance.

Au Canada, des chercheurs de l’Université Laval, de l’Université du Manitoba et de l’Université de Toronto travaillent sur cet essai clinique.

Avec les informations de Radio-Canada et Reuters.

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