Meng Wanzhou munie d'un bracelet électronique à la cheville quitte sa résidence à Vancouver. (Jeff Vinnick/Getty Images)

Huawei : la famille de Meng Wanzhou reçoit une exemption fédérale pour voyager au Canada

Utilisant son pouvoir discrétionnaire, Immigration Canada a décidé d’accorder au mari et aux deux enfants de la directrice financière de l’entreprise chinoise Huawei, Meng Wanzhou, de rares exemptions leur permettant de voyager en pleine pandémie de la Chine à Vancouver et de rester au Canada pour une période prolongée.

Rappelons que tous les ressortissants étrangers sont interdits de voyage non essentiel au Canada, sauf s’ils rendent visite à des membres de leur famille immédiate qui sont citoyens canadiens ou qui sont résidents permanents. Meng Wanzhou n’est pas citoyenne canadienne et n’est pas résidente permanente.

Il a été révélé cette semaine, en plein tribunal où elle fait l’objet de procédures d’extradition vers les États-Unis, que son mari Liu Xiaozong est arrivé au Canada en octobre et qu’il a été suivi par les deux enfants en décembre.

La critique conservatrice en immigration, Raquel Dancho, a qualifié cette décision de scandaleuse et a déclaré que « les libéraux ont apparemment déroulé le tapis rouge pour permettre à la famille de Mme Meng de venir au Canada par avion et d’être réunie pour les vacances ».

Une révélation tardive

Détenue lors d’une escale de vol à Vancouver, la femme d’affaires chinoise a ensuite été assignée à sa somptueuse résidence de Vancouver et est autorisée à se déplacer dans la région à tout moment entre 6 h et 23 h dans une zone d’environ 160 kilomètres carrés. Elle doit également être accompagnée de gardes de sécurité désignés par le tribunal et porter un bracelet de surveillance GPS.

Le tribunal a entendu cette semaine une nouvelle demande visant à ce qu’elle ne soit pas obligée d’être escortée par des agents de sécurité. Elle affirme que le fait d’être à proximité du personnel de sécurité en rotation l’expose au risque d’une infection à la COVID.

C’est alors qu’il a été révélé qu’elle côtoie maintenant son mari et ses deux enfants. Qui plus est, le tribunal a appris que Mme Meng a fait de fréquentes courses dans des magasins haut de gamme du centre-ville de Vancouver et qu’elle a eu de grands rassemblements privés dans des restaurants et les visites d’une masseuse. Elle est également souvent en compagnie de nombreuses autres personnes en dehors de sa « bulle » familiale, notamment d’autres employés du géant chinois des télécommunications et du personnel du consulat chinois.

Le chef de l’entreprise de sécurité canadienne nommée par le tribunal pour surveiller la détenue a déclaré que son personnel s’inquiétait pour sa propre sécurité sanitaire en raison du comportement de Meng.

Meng Wanzhou au Canada en décembre dernier Photo AFP

Pendant ce temps, deux Canadiens demeurent en prison et isolés en Chine

Alors que la famille de Meng Wanzhou bénéficie d’un traitement de faveur, les deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, arrêtés en Chine peu après l’arrestation de Meng, continuent de subir un régime sévère dans le système carcéral chinois.

Ils sont maintenus dans des cellules où les lumières ne sont jamais éteintes tout en étant fréquemment interrogés.

Ils se sont également vu refuser des visites consulaires pendant des mois, en violation des traités internationaux. Aucun des deux hommes à qui la Chine reproche des gestes d’espionnage n’a obtenu d’accès consulaire entre janvier et novembre de l’an dernier.

Michael Spavor a reçu un accès consulaire pour la dernière fois le 14 décembre et Michael Kovrig le 15. Les deux rencontres ont eu lieu virtuellement avec l’ambassadeur canadien en Chine Dominic Barton. Aucune visite familiale n’a été autorisée.

Michael Spavor, à gauche, et l’ancien diplomate canadien Michael Kovrig, à droite, ont passé plus de deux ans dans des prisons chinoises dans des conditions difficiles. (Photo : The Associated Press/International Crisis Group/La Presse canadienne)

RCI avec CTV News et RCI

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