Une famille de demandeurs d’asile arrêtée par des agents de la GRC alors qu'elle traverse la frontière entre le Canada et les États-Unis près de Champlain, dans l'État de New York, le 18 avril 2018. Photo : La Presse Canadienne / Paul Chiasson

Une famille de demandeurs d’asile arrêtée par des agents de la GRC alors qu'elle traverse la frontière entre le Canada et les États-Unis près de Champlain, dans l'État de New York, le 18 avril 2018. Photo : La Presse Canadienne / Paul Chiasson

Le nombre d’enfants séparés de leurs parents à la frontière canadienne bientôt connu

Une statistique, et pas des moindres, manque toujours à l’Agence de services frontaliers du Canada (ASFC). Il s’agit du nombre d’enfants d’immigrants séparés de leurs parents à leur arrivée au Canada.

Un reportage de Radio-Canada avait mis la lumière sur cette situation le mois dernier.

La journaliste Brigitte Bureau avait pu parler à un père et à une mère qui ont été séparés de leurs deux enfants de 2 et 4 ans par l’ASFC.

Ils sont arrivés en 2018 par le chemin Roxham à Saint-Bernard-de-Lacolle, au Québec, après un voyage de 20 000 km qui les a menés de leur pays d’origine en Amérique du Sud jusqu’au Canada.

La mère, enceinte, est arrivée toute seule avant le mari et les enfants, car la famille a été séparée par les autorités mexicaines.

Le père et les deux enfants sont arrivés une dizaine de jours plus tard. Comme il n’avait pas de papiers d’identité, il a été détenu au Centre de surveillance de l’immigration à Laval.

Les enfants ont été remis à la Direction de la protection de la jeunesse qui les a confiés à deux familles d’accueil.

Des gardes se tiennent devant les portes d'un centre de rétention d'immigrants à Laval, au Québec, le lundi 15 août 2016. Photo : La Presse Canadienne / Graham Hughes

Des gardes se tiennent devant les portes d’un centre de rétention d’immigrants à Laval, au Québec, le lundi 15 août 2016. Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

La mère a pu, toutefois, récupérer les enfants après 24 heures de leur séparation avec l’aide de l’association Action réfugiés Montréal.

Selon les chiffres de cette dernière, pas moins de 182 enfants ont été séparés de leurs parents détenus au centre de Laval en 2019.

L’association rappelle que la directive nationale sur la détention ou l’hébergement de mineurs émise par le gouvernement en 2017 stipule que la séparation des enfants de leurs parents doit être une mesure exceptionnelle.

Une porte-parole de l’Agence des services frontaliers a confirmé à Radio-Canada qu’elle « va compiler des statistiques nationales sur les mineurs séparés d’au moins un parent ».

L’ASFC est responsable d’un centre de détention d’immigrants à Toronto et d’un autre à Surrey en Colombie-Britannique.

La compilation de ces données devrait commencer à l’échelle du pays dès le printemps. Elles seront publiées sur le site web de l’ASFC.

Jenny Jeanes, la coordinatrice du programme de détention d’Action réfugiés Montréal, se réjouit d’une telle décision.

« C’est une très bonne nouvelle. D’avoir les chiffres, d’avoir plus de transparence, c’est fondamental. Le tout était caché », a-t-elle affirmé.

Avec les informations de Radio-Canada et Brigitte Bureau

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Catégories : Immigration et Réfugiés
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