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Bien que l’UE autorise la livraison de vaccins, le Canada reste sur ses gardes

La Commission européenne déclare qu’elle n’appliquera des restrictions à l’exportation des vaccins produits sur son territoire contre la COVID-19 que dans des cas très limités.

L’Union européenne (UE) vient de mettre en place une politique de contrôle des exportations pour tous les vaccins fabriqués dans ses États membres. Ce changement signifie que les entreprises doivent absolument obtenir l’autorisation de l’UE avant de les expédier. Or, le Canada ne fait pas partie des 120 pays exemptés de cette politique.

Dans une déclaration, la Commission explique qu’il n’y avait eu à ce jour que deux demandes de livraison vers des pays non exemptés, l’une du Canada et l’autre du Royaume-Uni, et que ces exportations ont été autorisées sans heurt. Selon la Commission européenne, cela prouve que le système fonctionne et que les restrictions ne seront utilisées que dans des cas très limités.

L’objectif de l’UE est de favoriser la transparence et de maintenir les restrictions à un minimum absolu.

Toutes les doses canadiennes des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna sont fabriquées en Europe. Ce sont les deux seuls vaccins dont l’utilisation a été approuvée par Santé Canada. Trois autres pourraient être approuvés dans les semaines à venir, mais l’agence fédérale ne dit pas encore où ces doses seront fabriquées.

Promesses en l’air?

Lundi, la ministre canadienne du Commerce international Mary Ng avait déclaré qu’elle et le premier ministre Justin Trudeau avaient reçu de responsables européens un certain nombre d’assurances verbales selon lesquelles les commandes de vaccins ne seraient pas touchées par les contrôles.

Les députés de l’opposition à Ottawa répliquent que le gouvernement aurait dû demander des garanties écrites. Ils exigent du gouvernement une explication sur ce qu’il a fait pour que les promesses soient mises par écrit.

« Le commerce se fait par le biais de règles, pas par la diplomatie », a déclaré le député albertain Randy Hoback devant la commission du commerce international de la Chambre des communes lundi. Selon lui, la politique européenne est comme un « coup de poing dans l’estomac ».

Le député québécois Alain Therrien a dit à la Chambre des communes que la stratégie canadienne en matière de vaccins est « un désastre ».

La ministre du Commerce international Mary Ng a mentionné à la commission que de multiples promesses ont été faites au Canada, mais que toutes ont été faites oralement, par téléphone, et qu’il n’y a rien par écrit.

Elle a ajouté que de telles promesses venant de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et des ministres du Commerce et de la Santé de la Commission ne devraient pas être sous-estimées. Mary Ng a dit que le gouvernement frappe à toutes les portes pour rappeler sans cesse à l’Europe l’importance du Canada.

Le Canada prépare une riposte au cas où l’UE ne tiendrait pas promesse

Le Canada prépare une riposte, notamment commerciale, si l’UE interrompt les livraisons de vaccins contre la COVID-19.

« Nous sommes certainement prêts à prendre des mesures si ce processus commence à créer des problèmes », a affirmé Steve Verheul, le sous-ministre adjoint chargé de la politique commerciale et des négociations au ministère canadien des Affaires internationales.

M. Verheul n’a pas voulu préciser quelles seraient ces mesures, mais a déclaré que, juridiquement, l’Europe est sur une base solide, car les contrôles à l’exportation sont temporaires et liés à un produit essentiel, et résultent d’une pénurie.

Des vaccins produits en territoire canadien

Le premier ministre Trudeau a annoncé mardi qu’un accord avait été conclu avec Novavax pour produire son vaccin au Canada, mais la société pharmaceutique ne devrait pas être prête à distribuer des doses sur le marché intérieur avant l’automne, au plus tôt.

Le gouvernement fédéral a signé un « protocole d’accord » avec Novavax pour étudier les possibilités de produire son vaccin dans une nouvelle installation de Montréal en cours de construction.

Le premier ministre a qualifié ce projet de « grand pas en avant », mais il pourrait s’écouler des mois avant que ce premier vaccin fabriqué au Canada soit approuvé.

De plus, le gouvernement canadien a investi 173 millions de dollars dans le candidat vaccin à base de plantes de la société québécoise Medicago et dans sa production. Toutefois, les plans initiaux de l’entreprise consistent à produire le vaccin en Caroline du Nord. Des travaux sont en cours pour construire une nouvelle installation québécoise, mais elle ne devrait être prête qu’à la fin de 2023.

RCI avec La Presse canadienne et CBC News

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