General Motors affirme que la production à son usine CAMI, située à environ 30 kilomètres à l’est de London en Ontario, est à son tour victime d’une pénurie mondiale de puces qui dure depuis trois mois.

L’usine CAMI (CP)
L’usine sera inactive pendant au moins une semaine du 8 au 13 février. Cela touchera 1500 employés. « Nous espérons que ce sera à court terme. Mais d’après ce que nous comprenons, cela touche tous les véhicules dans le monde », a dit le président de l’usine Mike Van Boekel.
Le constructeur automobile confirme qu’une usine au Kansas et une autre au Mexique devront également effectuer un temps d’arrêt. Une quatrième usine, en Corée du Sud, passera à la moitié de sa capacité, car la pénurie de semi-conducteurs y ralentit aussi la chaîne de montage.
Les plus grands constructeurs automobiles du monde connaissent une grave pénurie de semi-conducteurs qui menace de paralyser la production au moment même où l’industrie tente de se remettre d’un effondrement des ventes causé par la pandémie.
Un ralentissement mondial du secteur de l’automobile

Des camionnettes sur une chaîne de montage (GM)
La demande accrue de puces pour les téléphones et les systèmes de jeux devenus très populaires durant la pandémie ont rendu difficile l’approvisionnement en semi-conducteurs des constructeurs automobiles. Cela a entraîné des retards de production en Chine qui se sont propagés ensuite aux usines de France, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, d’Espagne et du Royaume-Uni.
Volkswagen, Ford, Fiat Chrysler et Nissan souffrent eux aussi de la pénurie mondiale de puces, qui sont utilisées dans un nombre croissant d’applications, notamment les systèmes d’aide à la conduite et le contrôle de la navigation. Une voiture moyenne possède entre 50 et 150 puces.
De nombreux constructeurs automobiles canadiens en ressentent les effets. GM espère que le temps d’arrêt de l’usine CAMI sera de courte durée. L’entreprise avait annoncé l’automne dernier qu’elle dépenserait 1 milliard de dollars pour outiller l’usine afin de produire des fourgonnettes de livraison commerciales électriques.
Le plan de réaménagement de l’usine CAMI avait été présenté comme une victoire pour les travailleurs syndiqués et pour GM, qui se bat pour un rôle de premier plan dans la fabrication de véhicules électriques. Le constructeur automobile a annoncé mardi qu’il avait reçu une commande pour 12 600 de ces nouvelles fourgonnettes électriques.

L’usine ontarienne CAMI assemble ces fourgonnettes électriques EV 600.
PHOTO GM, VIA REUTERS
Un nouvel élan économique propulsé par les véhicules électriques
L’Ontario ne produit pas de puces informatiques, mais cette province possède toutes les matières premières pour construire des véhicules électriques. 2021 promet d’offrir de nouvelles occasions à l’industrie minière de la province, car les batteries nécessitent divers minéraux trouvés en abondance dans le nord de l’Ontario.
Au nord de la petite ville de Cobalt, dans la région de Hearst, se trouvent par exemple des réserves incroyables de graphite nécessaire pour les batteries. Allez à l’ouest de là, au nord de Red Lake, et il y a d’énormes dépôts de lithium. La pièce maîtresse, bien sûr, est le nickel qui est extrait à Sudbury, une ville au nom mondialement connu.
En octobre dernier, les premiers ministres canadien et ontarien ont annoncé qu’ils investissaient plus de 2 milliards de dollars pour transformer une usine d’assemblage automobile d’Oakville en un centre mondial de production de batterie pour véhicules électriques. Toujours dans le sud de l’Ontario, la compagnie Fiat Chrysler a également annoncé qu’elle prévoyait ravitailler son usine d’assemblage automobile de Windsor pour produire davantage de véhicules électriques.
Ces reconversions d’usines vont donc permettre de positionner l’industrie canadienne comme un leader mondial dans le secteur des véhicules électriques et cela grâce aux précieux minerais de plusieurs types dans le sous-sol du nord de l’Ontario.

La ville de Cobalt (Wikipédia)
RCI avec La Presse canadienne et CBC News
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