Selon les résultats d’un nouveau sondage commandé par Oceana Canada, 95 % des Canadiens s’inquiètent de l’impact de la pollution par le plastique sur nos océans.
L’enquête menée par Abacus Data auprès de 1500 Canadiens révèle aussi la profonde insatisfaction des Canada par rapport aux mesures en place pour réduire la consommation et la production de plastique au pays. Ainsi, 88 % des Canadiens se sentent surpris, en colère, coupables et/ou impuissants d’apprendre que moins de 9 % des déchets de plastique du Canada sont recyclés et que la majorité d’entre eux sont envoyés dans des décharges ou des incinérateurs.
Rappelons que l’application d’une nouvelle loi canadienne pour officiellement interdire l’utilisation de certains produits à usage unique devrait être complète d’ici la fin de 2021. Parmi les produits visés, il y a les sacs en plastique, les pailles, les bâtonnets à mélanger, les porte-canettes, les ustensiles, les récipients alimentaires fabriqués à partir de plastiques difficiles à recycler. Cette loi fait partie du plan du gouvernement pour atteindre l’objectif zéro déchet de plastique d’ici 2030.
Un grave gaspillage
La nouvelle loi canadienne interdisant l’utilisation de six plastiques à usage unique ne couvre qu’une fraction de 1 % des produits en plastique que nous utilisons, concédait l’an dernier Jonathan Wilkinson, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
Chaque année, les Canadiens jettent trois millions de tonnes de déchets de plastique, et seuls 9 % sont recyclés. Le reste finit dans des sites d’enfouissement et, indirectement, dans la nature.
Selon un rapport du gouvernement publié en janvier 2020, on peut lire que 29 000 tonnes de plastique usagé ont terminé dans la nature au Canada en 2016. C’est l’équivalent de 2,3 milliards de bouteilles de plastique.
Il faut faire plus
Parmi les 1500 Canadiens interrogés, la plupart ont déclaré vouloir que le gouvernement ajoute davantage de produits nocifs, notamment des gobelets pour boissons chaudes et froides, des filtres à cigarettes et toutes les formes de polystyrène, y compris la mousse de polystyrène.
« Le Canada a l’occasion de prendre la tête de la lutte pour mettre fin à la catastrophe mondiale du plastique. L’opinion publique est favorable à une action fédérale plus forte. Le temps est venu de réduire de manière significative la production et l’utilisation du plastique, notamment en interdisant davantage de plastiques à usage unique inutiles et nocifs qui étouffent nos océans vitaux », a déclaré Ashley Wallis, militante antiplastique à Oceana Canada.
Oceana Canada, créée en 2015, est une organisation caritative indépendante et fait partie du plus grand groupe international de défense des intérêts consacré uniquement à la conservation des océans.
La plupart des microplastiques trouvés dans l’océan proviennent en fait de nos vêtements. Pendant le lavage, des microfibres sont libérées et entrent dans le flux d’eaux usées. En raison de leur petite taille, ils ne sont pas filtrés et finissent dans l’océan.
Plastiques et polyester dans les estomacs des baleines de l’Arctique
Une étude inédite en son genre et réalisée sur sept cadavres de bélugas des eaux arctiques éloignées canadiennes a découvert récemment des microplastiques dans les entrailles de toutes les baleines disséquées.
Des chercheurs de l’organisme Ocean Wise ont travaillé avec des chasseurs inuit dans les Territoires du Nord-Ouest pour recueillir ces estomacs de baleines de 2017 à 2018.
Au total, on a trouvé quelque 350 morceaux de plastique et de fibres de plastique dont la plupart mesuraient moins de deux millimètres. Environ la moitié était du polyéthylène terphalate, du PET, couramment utilisé dans les bouteilles d’eau. Neuf types de polymères en plastique ont été découverts chez les animaux, le polyester étant le plus courant.
L’étude publiée dans Science Direct et réalisée en partenariat avec Pêches et Océans Canada ainsi que l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, est la première du genre sur la présence des microplastiques chez un mammifère marin au Canada.
RCI avec CBC news et Globenewswire
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