Le site du plus grand foyer d’infection à la COVID-19 au Canada, l’an dernier, connaît à nouveau une éclosion de cas.
Dan McGarvey/CBC
Le ministère de la Santé de l’Alberta confirme la présence de 11 cas à l’usine de transformation de viande à High River, qui fait l’objet d’une enquête pénale et d’une action collective pour l’épidémie antérieure.
L’épidémie a débuté le 16 décembre, déclare le ministère qui n’a signalé l’éclosion de cas publiquement que cette semaine lorsqu’elle a atteint le seuil des cinq cas.
« Chez Cargill, la sécurité de nos employés est notre priorité absolue. En tant que travailleur essentiel, notre équipe est en première ligne pour nourrir les gens dans nos communautés », a affirmé Daniel Sullivan, un porte-parole de Cargill dans un courriel samedi.
L’usine de High River procède au dépeçage d’environ 4500 têtes de bétail par jour, soit environ un tiers de l’approvisionnement en viande bovine du Canada.
Une impression de déjà-vu
« C’est ainsi que l’épidémie précédente de Cargill a commencé (en avril 2020) avec environ 10 cas. Et en quelques jours, c’était des centaines de cas, et des gens mouraient », souligne le président de la section locale 401 de l’United Food and Commercial Workers, Thomas Hesse.
« C’est dans cet abattoir qu’a commencé la plus grande épidémie de coronavirus en Amérique du Nord. »
Thomas Hesse explique que le syndicat est maintenant dans une phase d’enquête pour déterminer si les chiffres se trouvent ou non dans une zone isolée de l’usine et si les travailleurs ont été plus largement exposés.
« [Nous essayons de déterminer] ce qui est en place comme mesures de santé et de sécurité. Des entreprises comme Cargill disent beaucoup de choses agréables sur la santé et la sécurité des travailleurs, mais la preuve est faite et leur bilan est terrible », a-t-il ajouté.
Le responsable syndical souhaite que les travailleurs des usines de transformation de la viande soient parmi les premiers à recevoir le vaccin contre la COVID-19.
Une grande partie des 2000 travailleurs de l’usine est composée de membres de la communauté philippine. Les employés interrogés par CBC News estiment que de 60 à 80 % de la main-d’œuvre est philippine.
C’était il y a 10 mois
Au printemps dernier, au moins 950 employés ont contracté la maladie. Deux travailleurs et le père d’un travailleur en sont morts.
Certains employés de Cargill indiquaient à CBC News qu’ils avaient peur de venir travailler, citant les conditions de travail côte à côte dans une installation qu’ils disaient être tout simplement trop encombrée, même avec un personnel réduit, pour rendre la distanciation physique possible.
L’entreprise fait face à un recours collectif au nom des personnes qui ont été en contact étroit avec ses employés lors de l’épidémie de l’année dernière. Elles allèguent que l’entreprise a fonctionné sans garanties adéquates malgré les avertissements des responsables de la santé publique.
Réactions politiques
Rachel Notley, chef de l’opposition en Alberta, est très inquiète de voir une nouvelle éclosion à l’usine de Cargill. Une répétition de l’épidémie de 2020 ne pouvait pas se produire.
« Cargill prétend avoir mis en place de nouvelles mesures de sécurité. Si elles ne tiennent pas, cette usine doit être fermée avant que des centaines et des centaines de travailleurs ne soient à nouveau infectés par un virus mortel », a écrit le chef du Nouveau Parti démocratique de l’Alberta.
Adrienne South, attachée de presse du ministère du Travail et de l’Immigration, a dit dans un courriel que les responsables provinciaux de la santé et de la sécurité au travail continuent de surveiller les lieux pour s’assurer qu’ils respectent les directives de santé publique, et que la SST peut délivrer des ordres d’arrêt de travail en cas de non-conformité.
Avant la pandémie Photo : Cargill Meats
RCI avec CBC News et RCI
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