Eva Ferreira, au centre, avec son mari, Armando Goncalves, et son fils Luis, en compagnie de leur berger allemand vit au Canada depuis 2012, mais a reçu l'ordre de quitter le pays d'ici jeudi. (Soumis par Eva Ferreira)

Ordre d’expulsion vers le Portugal, en pleine pandémie, pour une famille

Une famille de trois personnes qui habite non loin de Hamilton, dans le sud de l’Ontario, fait face à une course contre la montre pour faire échec à un ordre d’expulsion vers le Portugal qui mettrait la vie du père de famille en danger.

« Nous renvoyer au Portugal maintenant, au milieu de cette pandémie, c’est comme s’ils nous envoyaient à la guerre », explique Eva Ferreira, qui, avec son mari et son fils de 15 ans, vit au Canada depuis neuf ans.

Le mari de Mme Ferreira, Armando Goncalves, est diabétique, une condition qui augmente le risque de développer une maladie grave due à la COVID-19. Or, le Portugal a récemment enregistré le pire taux de nouveaux cas quotidiens et de décès par tranche de 100 000 habitants.

« Vu la situation au Portugal, j’ai l’impression que nous allons mettre notre vie en danger », déclare Mme Ferreira.

La petite famille est arrivée au Canada en 2012 après avoir lutté pour trouver un emploi stable en Europe. Les parents ont obtenu un permis de travail canadien valide. Ils travaillaient tous deux comme camionneurs. Ils n’ont pourtant jamais obtenu la permission de rester au pays, principalement en raison d’un conseil juridique erroné qui leur avait été donné.

Surprise et consternation des avocats

Jeudi dernier, la famille a reçu la nouvelle qu’elle redoutait : leur demande de report de leur expulsion a été rejetée par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Ils ont reçu l’ordre de quitter le pays avant le 11 février, ce qui leur donnait exactement une semaine pour faire un dernier appel devant la Cour fédérale.

L’avocate de la famille à Toronto, Jacqueline Swaisland, a rédigé les documents nécessaires pour demander un sursis à la Cour fédérale afin de retarder le départ de la famille. Elle a également présenté en leur nom une demande pour raisons humanitaires qui les mettrait sur la voie de la résidence permanente, mais aucune décision n’a encore été prise.

« Si la famille est expulsée, il est très peu probable que cette demande (raisons humanitaires) soit acceptée, comme c’est rarement le cas pour les personnes qui ne sont pas au Canada », déclare-t-elle.

« Il y a un risque tellement important et évident pour la santé et la sécurité ici que j’ai vraiment été très surprise que l’ASFC décide de poursuivre la procédure de renvoi », explique-t-elle.

Me Swaisland est l’un des nombreux avocats canadiens qui se disent consternés que l’ASFC ait choisi de relancer les procédures d’expulsions qui avaient été suspendues l’an dernier en raison de la pandémie.

S’adressant à CBC News, l’avocate torontoise Maureen Silcoff décrit cette décision comme étant « complètement déphasée par rapport à toutes les autres mesures prises par le gouvernement canadien pour protéger la santé publique ».

Me Silcoff, présidente de l’Association canadienne des avocats pour les réfugiés, déclare que la reprise des expulsions pour les personnes qui ne représentent pas un risque pour la sécurité n’a pas de « justification appropriée ».

RCI avec CBC News

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