Le nouveau site web partage les enseignements tirés entre 2016 et 2020 du projet First Peoples’ Post-secondary Storytelling Exchange, y compris les recommandations des participants pour améliorer les options éducatives des étudiants des Premières nations, des Inuit et des Métis. (Photo : First Peoples’ Post-secondary Storytelling Exchange)

Un nouveau site web présente des expériences vécues par les Autochtones au niveau postsecondaire

Je m’appelle Pacha April Lucina Namajuk Christina Partridge. Je suis une Inuk et une Kanien’kehà:ka bispirituelle, originaire de deux « villages en K », Kuujjuaq et Kahnawake.

Comme je suis doublement autochtone et multispirituelle, je m’intéresse à l’apprentissage des connaissances perdues et au renforcement de nos liens avec elles. […]

Lorsque j’étais aux études, je me suis souvent sentie comme l’Autochtone de service. J’ai aussi eu le mal du pays. Dans mon court-métrage The Story of Pasha, je me suis intéressée à mon nom parce qu’il définit mon identité en quelque sorte.

Comme conteuse et ensuite comme assistante de recherche, Pasha fait partie de l’équipe du First Peoples’ Post-secondary Storytelling Exchange (FPPSE), que l’on pourrait traduire en français par Échange de récits des Autochtones au niveau postsecondaire.

Mardi matin, Pasha a participé à la conférence de presse organisée pour le lancement du site web présentant des centaines d’histoires comme la sienne.

Que ce soit par des cercles de discussion, des films, des sons ou encore de l’artisanat, les récits du FPPSE ont été recueillis depuis 2016. La cinéaste et professeure universitaire métisse Michelle Smith en est la chercheuse principale.

Durant la rencontre de mardi, des conteuses, des assistantes de recherche et des chefs de projet ont discuté des défis auxquels font face les étudiants et les diplômés autochtones inuit, cris, Kahnien’keha:ka et Tiohtià:ke, ainsi que l’expérience personnelle et leurs visions d’avenir en matière d’éducation partagées et documentées par les films, les vidéos et les récits du projet.

Ultimement, le projet FPPSE vise à participer à la réflexion sur un enseignement postsecondaire plus réactif aux besoins des étudiants autochtones et à honorer les approches autochtones de l’enseignement et de l’apprentissage.

Les participants nous ont fait part de leurs expériences, dont celles de l’isolement ressenti en étant les seuls, ou presque, étudiants autochtones au sein de leurs établissements scolaires, quel qu’il soit.

Ce projet a voulu briser cette sensation de solitude pour permettre aux voix autochtones de s’élever pour raconter ces expériences. Aussi, nous avons voulu savoir ce que les participants proposent pour aider à améliorer leurs expériences du milieu postsecondaire en tant qu’Autochtones.

Beaucoup nous ont dit vouloir préconiser un dialogue avec les établissements d’enseignement postsecondaire pour provoquer des changements, pour qu’ils soient plus inclusifs.

Nous avons aussi discuté du processus de valorisation et de célébration des pratiques autochtones en éducation, pour briser les hiérarchies du savoir! Connaître et reconnaître les pratiques d’apprentissage autochtone qui ont permis aux populations millénaires de survivre. Michelle Smith, chef de projet et chercheuse principale

Pour Mme Smith, les histoires, les films et les témoignages des participants à ce projet mettent l’accent sur les inégalités statistiques et soulignent l’impact des énormes barrières éducatives sur la vie réelle des jeunes étudiants autochtones.

Ils lancent un appel en faveur d’une éducation postsecondaire plus adaptée aux besoins et aux aspirations des Autochtones, ainsi qu’un désir immense de programmes communautaires centrés sur la langue et le savoir autochtones. Michelle Smith, chef de projet et chercheuse principale

Plus de 100 personnes issues de communautés des Premières Nations, inuit et métisses ont raconté des histoires d’éducation et d’apprentissage à l’école, au collège, à l’université, en famille et sur le terrain.

Des échanges de récits, des cercles de discussion et la réalisation de films ont eu lieu dans la région de Tiohtiá:ke (Montréal), dans les communautés Kanien’kehá:ka (territoire des Mohawks) et sur le territoire inuit du nord du Québec.

Au Québec, 25 % des non-Autochtones ont un diplôme universitaire, contre seulement 8 % des Autochtones. Près des deux tiers (64,7 %) de la population non autochtone de 25 à 64 ans possédaient un diplôme d’études postsecondaires en 2011, comparativement à 45 % chez les Premières Nations et à 28 % chez les Inuit vivant dans l’Inuit Nunangat.

Parmi ceux-ci, seuls 5 % des membres des Premières Nations vivant dans les réserves et 5 % des Inuit ont obtenu un diplôme universitaire (Statistique Canada, 2011).

Le First Peoples’ Post-secondary Storytelling Exchange (2016-2020) est un projet multi-institutionnel financé par une subvention de développement de partenariat du Fonds d’innovation sociale dans les communautés et les collèges (FISC) du CRSH, avec le soutien à la diffusion d’une subvention de Connexions du CRSH.

Voir aussi, The Story of Pasha :


Catégories : Autochtones
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