Certains virus seraient capables de « détourner » un processus moléculaire existant dans les cellules afin de bloquer la réponse immunitaire du corps à une infection virale.
Voilà les conclusions d’une étude menée par l’Université McGill et l’Université Queen’s de Belfast qui pourraient avoir de grandes implications dans la lutte contre des virus comme le SARS-CoV-2.
Dans leur papier publié dans la revue scientifique Molecular Cell, les chercheurs se sont penchés sur la relation entre des cellules saines et les molécules connues sous le nom d’ »interféron-ß » ou « interféron bêta ».
Ces molécules permettent aux cellules de communiquer entre elles afin de déclencher une réponse du système immunitaire en cas d’infection. L’étude souligne notamment que cette communication est « essentiel au bon fonctionnement du système immunitaire ».
En d’autres termes, si la production de ces molécules était mise hors service, cela reviendrait à couper le système d’alarme d’un bâtiment et ainsi laisser libre accès aux malfaiteurs.

Si les résultats d’études plus approfondies s’avèrent concluants, la médecine pourrait ainsi traiter plus efficacement divers types d’infections virales, y compris celles provoquées par le SRAS-CoV2, et par conséquent sauver des vies. (Photo : Ajeng Dinar Ulfiana / Reuters)
En conclusion de leur recherche, les scientifiques ont découvert un processus moléculaire utilisé par le virus qui bloque la production d’interféron-ß, empêchant ainsi la réponse du système immunitaire.
« Notre étude a révélé que certains virus détournent ce processus naturel afin de neutraliser l’interféron-ß et de bloquer le système immunitaire, ce qui entraîne une infection virale incontrôlée qui peut rendre les gens incroyablement malades », explique le Dr Seyed Mehdi Jafarnejad de l’Université Queen’s de Belfast.
De son côté, le professeur Nahum Sonenberg, de l’Université McGill, se réjouit d’avoir pu « poursuivre sa collaboration avec Mehdi Jafarnejad ». Déjà, en 1998, les deux chercheurs avaient publié des travaux préliminaires sur cette capacité propre aux virus.
Aussi importante soit-elle, cette découverte reste encore à approfondir afin de déterminer s’il est judicieux de concentrer nos efforts sur ce processus de production moléculaire afin de traiter certaines infections virales.
Si les résultats s’avèrent concluants, la médecine pourrait ainsi traiter plus efficacement divers types d’infections virales, y compris celles provoquées par le SRAS-CoV2, et par conséquent sauver des vies.
À lire aussi :

Stockage préventif de vaccins contre le virus Ebola en cas d’épidémie
Alors que l’attention mondiale est détournée par la pandémie de COVID-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se prépare à la propagation éventuelle d’un coronavirus plus meurtrier, l’Ebola. L’épidémie de Marburg en Angola, en 2005, avait tué 329 personnes, avec… »
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.