Cette modernisation est voulue dans le but d’arrimer la loi au contexte actuel. C’est du moins ce qui ressort du mot de la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly. Elle a rendu public un document intitulé Vers une égalité réelle des langues officielles.
Ce document présente six principes directeurs qui vont guider le processus de modernisation. En première ligne, il souligne la reconnaissance des dynamiques linguistiques des provinces et territoires et des droits existants en matière de langues autochtones. Il met l’accent sur la protection et la promotion de la langue française partout au Canada, y compris au Québec, où cette langue n’a de cesse de perdre du terrain depuis quelques années.
En contexte minoritaire dans un pays où l’anglais est parlé par une majorité de locuteurs, la ministre Joly a dit reconnaître l’importance d’agir pour protéger le français et assurer sa vitalité. Car, en plus de rechercher une réelle égalité entre les langues officielles du pays, il s’agit d’une « question de cohésion sociale », a-t-elle mentionné.
« Ce travail, nous devons le faire ensemble dans un climat de collaboration et d’acceptation », a précisé la ministre.
La Loi sur les langues officielles est vieille de plus de cinq décennies et ne semble plus, dans le contexte actuel, répondre adéquatement aux idéaux fixés à son adoption. Entre autres, permettre aux francophones d’avoir accès à des services partout au pays, protéger les communautés de langues officielles en situation minoritaire.
Au cours des dernières années, on a souvent enregistré des plaintes des minorités francophones, notamment en Ontario et en Colombie-Britannique, en ce qui a trait notamment à un accès suffisant à des services en français.
De plus, au Québec, le problème des fonctionnaires fédéraux qui souhaitent travailler ou offrir des services en langue française s’est souvent posé. Ce même problème est récurrent dans d’autres parties du pays où il y a une forte présence francophone.
La ministre Joly a reconnu que dans le contexte actuel marqué par le développement du numérique et le commerce international qui favorise l’utilisation de l’anglais, il y a un réel recul du français au Canada. C’est une situation qui suscite des inquiétudes, a-t-elle relevé.
« Nos deux langues officielles représentent un capital économique, social et culturel important. Nous avons la responsabilité comme pays de le faire fructifier […] Nous reconnaissons que la langue française est minoritaire par rapport à l’anglais et nous avons le devoir de la protéger », a-t-elle conclu.
La réforme reposera sur un ensemble d’outils législatifs, réglementaires et sur des politiques publiques.
Elle entend ainsi répondre aux préoccupations du Québec considéré comme le creuset du français, apporter une réponse aux attentes dans le reste du Canada en ce qui a trait aux langues officielles et renforcer le sentiment de sécurité linguistique.
Avec des infirmations du gouvernement du Canada
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