Un scanner 3D montre de graves lésions pulmonaires chez un patient américain atteint d'un coronavirus (CDC)

Selon Pfizer, le variant sud-africain réduirait la force de son vaccin

Les résultats d’une étude de laboratoire publiés mercredi par Pfizer dans le New England Journal of Medicine (NEJM) suggèrent qu’un variant du coronavirus découvert en Afrique du Sud réduit des deux tiers la capacité de son vaccin à créer des anticorps neutralisants.

Par contre, cela ne veut pas dire, selon les scientifiques de Pfizer, qu’une réduction dans la production des anticorps se traduit directement par une diminution de l’efficacité du vaccin contre la variante de l’Afrique du Sud.

Le Dr Phil Dormitzer, coauteur de l’étude, estime que le vaccin Pfizer-BioNTech est très probablement encore capable de protéger contre le variant découvert l’automne dernier.

« Un niveau d’anticorps neutralisants qui pourrait être de l’ordre du tiers à la moitié du niveau d’anticorps neutralisants que vous voyez contre le virus original ne signifie pas que vous avez seulement un tiers ou la moitié du niveau de protection, vous pourriez bien avoir une protection complète », soutient-t-il.

Un variant qui soulève beaucoup de questions

Justin Trudeau, le premier ministre du Canada, avait annoncé en début de semaine que le Canada allait recevoir 249.000 doses du vaccin de Pfizer/BioNTech d'ici la fin décembre - Photo : Liam McBurney / Pool via AP

Photo : Liam McBurney / Pool via AP

Le variant sud-africain, également connu sous le nom de B1351, est semblable au variant britannique. Il est jusqu’à 50 % plus transmissible. Le pays africain a interrompu tout récemment le déploiement du vaccin AstraZeneca après que des données ont révélé qu’il offrait une protection minimale contre une infection légère du variant.

Des données récentes provenant des essais cliniques de phase deux et trois, pour les vaccins Novavax et Johnson & Johnson, indiquent également une protection réduite.

Mercredi, Moderna a publié dans le NEJM des données comparables, précédemment divulguées ailleurs, qui montraient une chute des niveaux d’anticorps six fois plus importante au contact du variant sud-africain.

Un variant bien présent au Canada

Les autorités sanitaires sud-africaines ont détecté le variant pour la première fois en octobre dans la baie de Nelson-Mandela, à 1000 km au sud de Johannesburg. De là, la nouvelle souche virale s’est propagée à d’autres zones côtières du pays et compte pour plus de 90 % des cas dans le pays. Elle a maintenant été trouvée dans plus de 30 pays, dont le Canada.

La semaine dernière, il y avait au moins 28 cas de ce variant au Canada, la Colombie-Britannique ayant le plus grand nombre de cas, soit 15. La plupart d’entre eux ont été liés à des voyages, mais quatre ont des origines peu claires. Cela inquiète les responsables de santé publique. Cela signifierait que le variant est déjà bien établi au pays.

L’Alberta suivait avec sept cas de la souche sud-africaine, l’Ontario, trois, le Québec, deux, et la Nouvelle-Écosse, un.

L’Alberta a confirmé le premier cas du variant sud-africain le 8 janvier.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau et la ministre de la Santé Patty Hajdu s’entretiennent avec un préposé au personnel de soutien qui vient de recevoir le vaccin de Pfizer-BioNTech contre la COVID-19. (Photo : Adrian Wyld/Pool via Reuters)

Le vaccin Pfizer-BioNTech sera-t-il encore efficace?

Pei-Yong Shi, professeur à la Faculté de médecine de l’Université du Texas et coauteur de l’étude, estime que la diminution de la réponse immunitaire observée est susceptible d’être nettement supérieure à ce qu’elle devrait être pour assurer une protection.

Le directeur scientifique des vaccins viraux pour Pfizer Vaccines Research and Development a déclaré que son entreprise mettait au point des plans pour tester un vaccin de rappel pour combattre le variant.

« Nous ne faisons pas cela principalement parce que nous pensons que cela signifie que nous allons devoir changer ce vaccin. Il s’agit avant tout d’apprendre à changer de souche, à la fois dans ce que nous faisons lors de la fabrication, et surtout de ce que sont les résultats cliniques », a-t-il dit.

« Donc si un variant se présente pour lequel il y a des preuves cliniques d’affaiblissement, nous sommes prêts à réagir très rapidement », a-t-il conclu.

Le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, salue la résidente du Centre hospitalier gériatrique Maimonides, Gloria Lallouz, qui a reçu le 16 décembre dernier le vaccin Pfizer-BioNTech. PHOTO PAUL CHIASSON, LA PRESSE CANADIENNE

RCI avec Reuters

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