(CBC)

Croyant parler à des policiers de Hong Kong, elle se fait voler 340 000 $

CBC News rapporte la terrible méprise d’une Vancouvéroise de 43 ans, Vivian Zheng, qui s’est fait duper au téléphone par des malfaiteurs. Ils lui ont soutiré toutes ses économies familiales, soit 340 000 $.

Alors qu’elle se rendait à son travail dans un grand magasin du centre-ville, son téléphone portable a sonné et une personne à l’autre bout affirmait être un employé du consulat chinois de Vancouver. Elle lui a indiqué qu’elle était une suspecte dans une escroquerie internationale de blanchiment d’argent.

L’appelant était en possession de son permis de conduire. « J’ai été très surprise qu’elle ait le numéro de mon permis de conduire, car il n’avait qu’un mois. J’étais morte de peur », a déclaré Vivian Zheng.

Le prétendu employé du consulat a expliqué à Mme Zheng qu’elle transférait l’appel à un enquêteur de la police de Hong Kong, qui s’est mis à son tour à l’accuser d’avoir vendu ses informations bancaires à des criminels.

L' »enquêteur » a dit à Vivian Zheng qu’elle serait arrêtée, envoyée à Hong Kong et amener en prison pour une durée indéterminée si elle ne coopérait pas. Il lui a envoyé un faux mandat d’arrêt, qui comprenait la photo de son permis de conduire.

Les fraudeurs ont envoyé à Vivian Zheng cette photo d’une fausse carte d’identité de la police, dans le cadre de leur complot élaboré pour la convaincre qu’ils étaient des représentants des autorités de Hong Kong. (Soumis par Vivian Zheng)

Complètement dupe

« J’ai totalement cru que c’était la police chinoise internationale qui m’appelait, a dit Mme Zheng, ajoutant que l’appel semblait provenir du 110, un numéro d’urgence en Chine similaire au 911. J’ai donc eu confiance que tout était vrai ».

C’était le début d’une fraude élaborée de virements bancaires qui, selon elle, aurait pu être évitée si les banques canadiennes avaient mis en place de meilleurs systèmes pour protéger leurs clients.

Elle estime que l’ampleur des virements aurait dû inciter le personnel de première ligne à se renseigner davantage.

Aucune des trois banques canadiennes en cause ne semble avoir remis en question le fait que Vivian Zheng effectuait de larges transferts d’argent vers Hong Kong.

Le Royaume-Uni, un exemple pour le Canada?

Le Royaume-Uni a adopté de nouvelles règles il y a cinq ans, qui comprend la formation du personnel des banques pour détecter les signes avant-coureurs d’une escroquerie.

En vertu du protocole bancaire britannique, le personnel de la succursale qui a des inquiétudes concernant la transaction d’un client appelle d’urgence la police, qui se rend ensuite dans la succursale pour enquêter.

Les derniers chiffres disponibles montrent que cette initiative a empêché les fraudeurs de mettre la main sur 33 millions de dollars canadiens au cours du premier semestre de 2020.

Un programme semblable n’est pas en place au Canada.

Un lourd secret familial

Pendant près de trois ans, Vivian Zheng a gardé le secret sur l’escroquerie financière dont elle a été victime, sans même le dire à son père âgé, craignant que cela n’ait de graves conséquences sur sa santé. « Pouvez-vous imaginer si je lui dis que j’ai perdu tout l’argent de la famille? »

Le secret est toutefois devenu trop lourd à porter. Mme Zheng a perdu son emploi à cause du stress émotionnel et n’a pas pu récemment effectuer les paiements hypothécaires sur son appartement.

La semaine dernière, elle est rentrée chez elle pour découvrir un avis sur sa porte d’entrée. La Banque Scotia, qui détient son hypothèque, s’apprête à saisir l’appartement. « Nous allons tout perdre », a-t-elle dit.

Elle s’exprime au nom d’innombrables autres personnes dont la vie a également été bouleversée par la fraude sous forme de virements électroniques.

« Nous méritons une protection adéquate de la part des banques. Elles ont la responsabilité d’avertir les gens d’un crime aussi grave. »

RCI avec CBC News

Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, International, Internet, sciences et technologies, Société
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.