Afin que les femmes ne soient plus seulement confinées aux services essentiels, mais qu’elles fassent plus partie des cercles de décision et bénéficient d’une rémunération plus équitable, l’ONU en ce 8 mars, journée internationale des droits de la femme, appelle les dirigeants à poser des actes concrets. Crédit : Istock

Journée internationale des femmes : le énième appel à l’action sera-t-il entendu?

En cette autre édition de la Journée internationale des droits des femmes, on entend des voix s’élever de partout dans le monde qui scandent d’éternels appels au changement.

Les attentes restent toujours les mêmes. Les femmes doivent être traitées sur un pied d’égalité avec les hommes. En 20 ans, la situation n’a que très peu progressé, constate l’Alliance des femmes francophones du Canada (AFFC).

L’organisation rejoint ainsi le constat des Nations unies qui décrie les inégalités et plaide pour une relance postpandémie plus égalitaire.

À emploi égal, dans plusieurs secteurs d’activités, la rémunération est loin d’être égalitaire entre les hommes et les femmes. Comme l’a relevé l’AFFC, cette inégalité au Canada touche davantage les femmes vivant avec des identités multiples : immigrantes, racialisées, francophones, LGBTQ2E+, etc.

« Au Canada, de façon générale, les femmes gagnent encore 24 % moins que les hommes pour les emplois de valeur égale. Quand on fait la comparaison, par rapport aux femmes racialisées, l’écart se creuse énormément, atteignant 40 %. Les femmes autochtones sont dans une situation encore plus précaire, gagnant 43 % de moins que les hommes », observe la présidente de l’AFFC, Lily Crist. Elle qualifie cette situation « d’inadmissible » pour un pays ouvert à l’immigration.

L’organisation qu’elle représente profite de cette journée pour mener des activités virtuelles en vue de la sensibilisation sur cet enjeu. C’est aussi l’occasion d’exiger à un changement des politiques publiques.

Selon l’ONU, une femme sur trois dans le monde est victime de la violence basée sur le genre. Photo : iStock

Employées essentielles, mais loin des centres de décisions

La pandémie met en exergue l’apport des femmes en première ligne, relève l’ONU. Si ces dernières ont été plus utiles dans les soins et les services directs aux populations partout dans le monde, leur représentation dans les espaces politiques nationaux et internationaux relatifs à la COVID a été plus « disproportionnée et inadéquate », déplore l’organisation.

C’est une façon de montrer à quel point les femmes restent sous représentées dans les cercles de décision.

Le choix du thème de cette édition, « leadership féminin, pour un futur égalitaire dans le monde de la COVID », pose un problème du droit des femmes et couvre plusieurs aspects.

Au-delà du droit à une rémunération équitable, du droit de participer à la prise des décisions, il y a aussi le droit à la dignité et au respect, le droit d’être différente, le droit à la vie privée, le droit à la liberté d’expression, le droit à la vie tout court.

En pleine crise sanitaire, cinq femmes ont perdu la vie dans des circonstances atroces au Québec depuis le début de 2021. Elles ont été victimes de violence conjugale. Cette journée permet aussi de réitérer le message des autorités nationales. Elles ont condamné à l’unanimité une telle violence et rappelé qu’elle n’a pas sa place dans une société de droit.

Dans notre société persiste l’esclavage qui confine encore certaines femmes dans des tâches domestiques non rémunérées. Un bon nombre de femmes continue d’être victimes d’agression sexuelle et de pédophilie.

La liste des tâches des pouvoirs publics, afin de parvenir à façonner un monde plus égalitaire et moins violent à l’endroit des femmes, demeure longue.

Tant et si longtemps que certains en seront encore à se demander si un bébé porté par une femme de couleur sera suffisamment blanc pour ressembler au reste de sa famille, le bout du tunnel vers l’unicité de l’espèce humaine restera à jamais invisible. Au-delà de l’inégalité sexuelle et de genre qui frappe les femmes et les filles, l’inégalité raciale figure encore parmi les défis du 21e siècle.

« Faisons donc que 2021 fasse la différence », lance Forum Génération égalité, un rassemblement mondial qui contribue, grâce à diverses actions et activités virtuelles, au combat contre les inégalités dont sont victimes les femmes.

Avec des informations des Nations unies et de l’AFFC

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Catégories : Société
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