Selon Statistiques Canada, les femmes percevaient 0,87 cent pour chaque dollar gagné par les hommes en 2017, mais l’iniquité salariale a connu un déclin de 21 % en deux décennies au pays, de 1998 à 2018. Crédit : Istock

Équité salariale au Canada : vers le rattrapage salarial tant souhaité?

Cette quête ne date pas d’hier. C’est un combat de longue haleine dont la réponse évolue en dents de scie, au fil des ans. Mais depuis quelques mois, plusieurs sons de cloche se font de plus en plus insistants sur la nécessité de combler le retard salarial des femmes, des minorités visibles, des communautés culturelles et d’autres groupes sociaux du pays. Le gouvernement canadien en a fait son cheval de bataille, notamment en ce qui concerne les emplois sous responsabilité fédérale.

Mesures de transparence salariale

La question de l’équilibre dans la rémunération des employés fait partie des stratégies pour l’égalité et l’inclusion dans le milieu de travail.

C’est une question d’équité. Il s’agit d’un enjeu important au Canada et est inscrit dans un règlement.

C’est un frein à la mise en place « d’une classe moyenne forte » tant souhaitée par le gouvernement fédéral. C’est aussi un obstacle pour que tous aient des chances égales de réussir. Les minorités visibles, les groupes autochtones, les femmes et les personnes en situation de handicap sont les plus susceptibles de connaître ces iniquités.

Selon les données de Statistique Canada sur l’iniquité salariale entre les sexes, les femmes de 15 ans et plus ont gagné 0,87 ¢ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2017 (ce montant est établi par l’instrument de mesure des salaires horaires moyens). Les femmes sont de plus en plus nombreuses à participer au marché du travail, avec des niveaux de qualification toujours plus élevés. Malgré le recul de 21 % de l’écart salarial avec les hommes par rapport à l’année 1998, le fossé est persistant.

Conscient de la situation, le fédéral a publié le Règlement définitif modifiant le Règlement sur l’équité en matière d’emploi. Il permettra d’adopter de nouvelles mesures de transparence salariale dans le secteur public, indique le communiqué. Les modifications entrent en vigueur le 1er janvier.

Elles seront contraignantes pour les employeurs sous juridiction fédérale le 1er juin 2022. Ils auront l’obligation de publier les informations sur les écarts salariaux entre leurs travailleurs dans un rapport sur l’équité en emploi.

En plus de rechercher la transparence sur la rémunération, le gouvernement part en croisade contre la violence et le harcèlement en milieu de travail. Il met en place un nouveau régime de sanctions administratives.

« Ces mesures de transparence salariale aideront les milieux de travail canadiens à devenir plus justes, plus inclusifs, plus diversifiés, et, au bout du compte, plus productifs », a dit la ministre du Travail Filomena Tassi

Le nombre de femmes de 15 ans et plus ayant au moins un baccalauréat qui participent au marché du travail est passé de 15,7 % à 40,7 %, mais elles ne bénéficient toujours pas d’un salaire égal que les hommes pour le même travail. (Statistique Canada). Photo : iStock

Une question d’équité et de rétention de la main-d’œuvre au Québec

La Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec (FTQ) s’est également penchée sur la question.

Elle souligne une iniquité salariale persistante chez le personnel de l’État québécois. Cette iniquité touchant la rémunération globale connaît un écart de 9,2 % en comparaison aux autres salariés de la province issus du secteur privé et des administrations municipales et fédérales, entre autres. C’est un déclin de 3 % par rapport à l’année dernière.

La FTQ exige la mise en place de nouvelles offres qui permettent de rattraper ce retard et de retenir les travailleuses et travailleurs dont le Québec a besoin.

« On l’a déjà dit, nous sommes tout près d’un bris de service et les départs des travailleuses et travailleurs se comptent par milliers. Le gouvernement ne peut plus se contenter d’ignorer la situation et se contenter de remercier son personnel par des « mercis » à 13 h à la télévision », a dit Daniel Boyer, le président de la FTQ dans un communiqué.

Il a souligné l’ampleur du problème au sein des membres de la fédération dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Il s’agit des secteurs où la pénurie de la main-d’œuvre est la plus grande. Cette situation nécessite des actions immédiates pour éviter une aggravation du problème dans les années à venir.

L’iniquité salariale si importante chez les ouvriers spécialisés dont le travail est crucial pour l’entretien des installations est un problème qu’il faut résoudre sans délai, recommande le président de la FTQ. Il estime que « l’avenir des services publics est entre les mains du gouvernement caquiste ».

Avec des informations d’Emploi et Développement social Canada, de Statistique Canada et de la FTQ

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Catégories : Société
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