Lundi, devant les caméras de télévision, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le vaccin d’AstraZeneca-Oxford est sûr et que, malgré les décisions de plusieurs pays européens d’interrompre son utilisation, les Canadiens plus âgés ne devraient pas s’inquiéter de le recevoir.
Ces pays européens ont pris cette décision après 30 cas de caillots sanguins.
AstraZeneca a déclaré dimanche qu’un examen minutieux de toutes les données de sécurité disponibles pour plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l’Union européenne et au Royaume-Uni n’a montré aucune preuve d’un risque accru de caillots sanguins.
« Les gens sont déjà hésitants à l’égard de ce vaccin à cause de cela, a expliqué Justin Trudeau. Et même si vous obtenez de meilleures données pour soutenir son utilisation, vous devez maintenant encore lutter contre ces […] courants de négativité envers ce vaccin. »
La science viendra appuyer le politique
En coulisse au même moment, les responsables de la santé au Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) préparaient une mise à jour de leurs directives concernant le vaccin d’AstraZeneca. Selon les informations obtenues par CBC News, il s’agira en fait d’une volte-face par rapport à la recommandation faite il y a deux semaines de ne pas administrer le vaccin aux plus de 65 ans.
Les recommandations du CCNI étaient fondées en grande partie sur le fait qu’on possédait peu de données sur l’efficacité du vaccin et sur les effets secondaires, outre celles tirées des essais cliniques d’AstraZeneca-Oxford
Le Comité a depuis été en mesure d’examiner les données réelles de vaccination dans d’autres pays après le 7 décembre.
Il recommandera que le vaccin d’AstraZeneca soit offert aux personnes de plus de 65 ans tout en précisant que les vaccins à ARNm comme Moderna et Pfizer-BioNTech demeureront toujours « prioritaires » pour les personnes âgées.
Selon des documents obtenus par CBC News et des sources ayant une connaissance directe des nouvelles directives, le CCNI prévoit de mettre à jour ses directives sur le vaccin mardi.
« À la suite de cet examen attentif, le CCNI a décidé d’étendre les recommandations relatives à l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca-Oxford aux personnes âgées de 65 ans et plus », peut-on lire dans des documents obtenus par CBC.
Les pays européens sont divisés sur cette question
D’autres pays, comme la France et l’Allemagne, ont d’abord déconseillé aux personnes de 65 ans et plus de se faire vacciner, mais ils sont revenus sur leur décision après que de nouvelles données ont montré que le vaccin réduisait considérablement les hospitalisations dans ce groupe d’âge.
Lundi, l’Allemagne a décidé de suivre d’autres pays comme le Danemark et la Norvège et de suspendre l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca-Oxford à la suite de rapports faisant état de la coagulation du sang chez certaines personnes ayant reçu le vaccin. L’Italie et la France ont alors fait de même.
On ignore si les lignes directrices du CCNI concernant le vaccin seront modifiées à la lumière des rapports sur la formation de caillots sanguins, mais les documents, rédigés mardi de la semaine dernière, n’en font pas mention.
RCI avec CBC News
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