L’attaque commise mardi dernier contre des salons de massage à Atlanta aux États-Unis et qui a fait huit victimes dont six femmes d’origine asiatique ébranle les communautés asiatiques au Canada.
Elle survient au moment où l’on enregistre une hausse des actes racistes contre les personnes d’origine asiatique dans le pays depuis le début de la pandémie de la COVID-19.
Selon le groupe ‘’Project 1907’’ qui recense les incidents racistes est haineux contre les Asiatiques du Canada, le pays a un taux plus élevé d’incidents racistes par personne asiatique par rapport aux États-Unis. Plus de 600 incidents ont été rapportés depuis le début de la pandémie.
Bien que la police d’Atlanta affirme que le tueur a « agi sans mobile raciste », Julie Tran, co-fondatrice du Groupe d’entraide contre le racisme envers les asiatiques au Québec déplore l’argument du trouble de dépendance sexuelle dont souffrirait le tueur et mis de l’avant par les autorités policières.
« Dire que c’est un problème de dépendance sexuelle envoie le message que c’est un problème de santé mentale et de ce fait le tueur n’est pas responsable. Quand le crime est commis envers des communautés racisées, asiatiques dans ce cas, on doit se questionner pourquoi le problème est posé ce cette façon… Pour notre communauté, c’est un crime haineux. », affirme-t-elle en entrevue avec Radio Canada International.
Julie Tran, qui est également candidate à la maitrise en service social de l’Université d’Ottawa, souligne que « ces crimes sont peut-être particuliers aux États-Unis contrairement au Canada… mais il faut comprendre qu’il y a eu des situations similaires au Québec comme l’attaque de la grande mosquée de Québec. Ceci crée beaucoup de peur chez les personnes asiatiques qui hésitent à sortir dans la rue, car les gestes contre elles sont de plus en plus violents (depuis le début de la pandémie). »
Le journal La Presse rapportait au début du mois de mars que « le nombre d’actes racistes et de crimes haineux envers les Québécois d’origine asiatique rapportés au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a quintuplé depuis le début de la pandémie (de la COVID-19). »
C’est dans ce contexte que le Groupe d’entraide contre le racisme envers les asiatiques au Québec a été créé, explique, Laura Luu, l’autre co-fondatrice du groupe qui est aussi actrice et autrice.
« Au début de la pandémie et du confinement, en mars 2020, il y avait une hausse des incidents à caractère raciste. Il y a eu du vandalisme contre des pagodes (bouddhiques) à Montréal, une personne d’origine coréenne avait été poignardée et j’ai vu beaucoup d’insultes en public contre les personnes d’origine asiatique sur différents murs Facebook de mes amis et nous n’avions pas d’endroit où regrouper ces incidents », se rappelle Laura Luu qui était nouvellement mère et qui dit avoir eu vraiment peur de sortir avec son enfant.
Le Groupe organise, ce dimanche, en partenariat avec le Groupe des Chinois progressistes du Québec une marche à Montréal contre le racisme anti-asiatique.
La marche rejoindra la vigile commémorative qui sera organisée par Stella, un organisme de défense des droits des travailleuses du sexe.
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