En pleine campagne de vaccination contre la COVID-19, le Canada devrait-il s’arrimer à de nouvelles stratégies de commercialisation de vaccins produits en Europe? L’Union européenne réfléchit à la fixation de nouvelles règles, alors qu’une troisième vague frappe de plein fouet. Crédit : Istock

Vente vaccins/COVID : quels impacts pour le Canada si l’UE durcit les règles ?

Invoquant des motifs d’insuffisance et de pénurie de vaccins contre la COVID-19 au sein de l’Union européenne, la présidente de la Commission de l’union a confié au New York Times qu’il serait nécessaire de revoir les règles de distribution des doses produites sur place.

Ursula Von der Leyen a estimé que plusieurs pays se retrouvent dans l’obligation de prendre des mesures sévères pour contenir une troisième vague de la pandémie.

Pendant ce temps, les Européens ne sont pas suffisamment vaccinés, en raison de l’indisponibilité des vaccins dans bien des cas.

C’est ainsi qu’elle a souligné l’importance d’introduire de nouvelles règles de commercialisation. Il s’agit d’arrêter la pénurie et de  s’assurer qu’un maximum de personnes au sein de l’Union soit vacciné.

Trois groupes de vaccins actuellement distribués dans le monde sont concernés par les nouvelles mesures en perspective.

Il s’agit notamment de Pfizer, Moderna et AstraZeneca. Le Royaume-Uni est l’un des principaux fabricants et distributeurs de ces vaccins à travers le monde.

Il produit notamment Pfizer et Astrazeneca. Ce dernier vaccin est produit en partenariat avec la Suède et un sous-traitant en Inde. Quant à Moderna, il est produit en Suisse, en Espagne et aux États-Unis.

Si le Canada réussit jusqu’à présent son pari en ce qui a trait au ravitaillement et à la vaccination de sa population, c’est en grande partie grâce aux vaccins achetés sur le marché londonien et indien.

Le gouvernement fédéral a récemment fait part de la capacité vaccinale du Canada qui dépasserait les attentes, avec l’arrivée de plus de huit millions de doses de vaccins d’ici la fin du mois de mars, soit plus de deux millions de plus que prévu.

On anticipait d’ailleurs que d’ici au Jour du Canada, soit le 1er juillet, tous les adultes canadiens puissent se voir inoculés au moins une dose de vaccin.

Selon les autorités, jusqu’à 76 millions de doses de Pfizer ont été achetés, en plus de 20 millions de doses de Moderna.

Le Canada se positionne ainsi comme le deuxième plus grand acheteur de vaccins contre la COVID-19 en provenance de l’Union européenne.

C’est pourquoi un resserrement des mesures commerciales pourrait susciter de réelles préoccupations. Cela alors même que les responsables fédéraux sont engagés dans une véritable stratégie afin de réaliser le pari d’offrir aux Canadiens les soins dont ils ont besoin pour sortir de cette crise. Celle-ci perdure depuis plus d’un an et perturbe considérablement les habitudes de vie et l’économie.

L’Union européenne semble déterminée à aller de l’avant avec la révision des stratégies de vente. C’est du moins ce que laissent présager les propos de la présidente de la commission, dans l’article du New York Times.

Cette dernière a mis de l’avant l’impératif de prospérité économique, mais surtout de liberté civile et de vie humaine qui justifie la volonté de consacrer les vaccins en priorité aux populations sur place.

Ce recentrage viendrait en quelque sorte faire planer une ombre d’incertitude sur les futures commandes d’autres pays, à l’instar du Canada qui ne produit pas de vaccins pour le moment, et qui dépend essentiellement de producteurs étrangers.

Les sources de ravitaillement ne peuvent être diversifiées outre mesure, compte tenu du fait que les producteurs de vaccins contre la COVID-19 ne se comptent même pas sur les doigts d’une main.

Pour le moment, certains pays achètent en Russie qui a mis sur le marché Spoutnik V. Ce vaccin serait efficace à 91 %.

D’autres se tourneraient vers la Chine qui commercialise Sinopharm. Son efficacité est estimée à 79 %.

Mais, le Canada ne fait affaire avec aucun de ces deux pays, du moins en ce qui concerne le vaccin contre la COVID-19. Ses relations avec la Chine souffrent de quelque tension, en raison de la détention de deux Canadiens par Beijing, et ce, depuis l’arrestation et la détention sur le sol canadien, à la demande des États-Unis, de héritière de la compagnie chinoise Huawei, Meng Wanzhou.

En ce qui concerne la Russie, Affaires mondiales Canada a annoncé mercredi que, dans le cadre d’efforts diplomatiques concertés, des sanctions ont été prises par Ottawa contre neuf hauts dignitaires russes. Celles-ci font suite à une « violation flagrante et systémique » des droits de la personne.

Les vaccins chinois et russe ne figurent pas sur la liste de vaccins récemment approuvés par Santé Canada.

L’organisme fédéral doit s’assurer de l’innocuité de chacun des vaccins avant de donner le feu vert à son importation. Seuls Pfizer, Moderna, Johnson & Johnson (produit par les États-Unis) et Astrazeneca ont été homologués.

Les remises en question récurrentes du vaccin d’Astrazeneca, au motif qu’il serait en lien avec des cas de caillots de sang et de décès chez certaines personnes qui ont été inoculées en Europe, n’augurent rien de très rassurant pour la suite de sa distribution à travers le monde.

Source : New York Times et Affaires mondiales Canada
À noter :

Nous avons appris après la publication de cette nouvelle qu’une source gouvernementale fédérale aurait confié à Radio-Canada qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter.

« Nous sommes bien conscients que l’Europe a fait mention de ses politiques d’exportation la semaine dernière. Nous avons été en contact avec nos homologues européens et le sommes toujours », a mentionné la source.

« À l’heure actuelle, nous n’avons aucune raison de croire que les expéditions seront affectées, et nous sommes encouragés par le fait que les livraisons seront effectuées cette semaine. »

Selon des informations diffusées par le New York Times.

Lire aussi :

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Catégories : Santé
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