Cette image de l'automne 1916 montre des membres du bataillon de construction no 2, la première unité militaire du Canada composée principalement de Noirs. (Archives de la Nouvelle-Écosse)

Un bataillon noir canadien de la Première Guerre mondiale recevra des excuses

Le ministre canadien de la Défense du Canada Harjit Sajjan annonce que les descendants des 600 militaires d’un bataillon de l’armée canadienne de la Première Guerre mondiale qui était spécialisée à la construction vont bientôt recevoir des excuses officielles du gouvernement de Justin Trudeau en raison du racisme et de la discrimination dont ils ont été la cible.

Le 2e Bataillon de construction, l’unique bataillon entièrement noir dans toute l’histoire militaire canadienne était composé presque à moitié de jeunes hommes nés en Nouvelle-Écosse, une province où s’étaient réfugiés durant les précédentes décennies des milliers d’exclaves ayant fuit les États-Unis.

De nombreux Noirs n’avaient pas pu s’enrôler dans l’armée canadienne au déclenchement de la Première Guerre mondiale en raison de la couleur de leur peau. Le Canada avait donc fini par permettre la création du bataillon de construction no 2 en 1916.

Cette image montre les membres du bataillon de construction no 2 alignés à Truro, en Nouvelle-Écosse, avant leur départ pour l’Angleterre et la France. (Soumis par George Borden)

de 100 ans plus tard, des excuses en retard

Le ministre affirme que le Canada offrira des excuses d’une « manière significative et respectueuse ». « Notre pays est toujours aux prises avec les effets insidieux du racisme », a déclaré le ministre lors d’un événement organisé dimanche par le Centre culturel noir de la Nouvelle-Écosse. « Plus de 100 ans après, nous pouvons le combattre en reconnaissant les échecs de notre passé et en travaillant pour les corriger. »

M. Sajjan a souligné que les membres du bataillon ont continué à faire face à la haine et au racisme pendant leur service au Royaume-Uni et en France, et qu’ils n’avaient reçu aucune reconnaissance à leur retour chez eux.

Né en Oklahoma, Columbus Bowen s’est installé en Alberta avant de se joindre au bataillon de construction no 2, la première unité de milice canadienne composée principalement de personnel afro-canadien. (Projet Legacy Voices)

Un des descendants se souvient

Douglas Ruck, coprésident de la Black Battalion Historical Marker Society, était l’un des orateurs de l’événement où s’est exprimé le ministre.

« Je suis très heureux d’être ici, mais c’est triste à cause de ceux qui n’ont pas pu être là. Les membres de la famille du bataillon, mon père, ils ne sont plus avec nous « , a déclaré M. Ruck.

« Ils devraient être assis dans ces sièges, ils devraient être en ligne pour écouter ceci, ils devraient en faire partie. Et à cause de cela, nous devons prendre cela, nous devons en être fiers, et nous devons continuer avec ce message. »

On attribue au père de Ruck, le mérite d’avoir mis en avant l’histoire du bataillon après avoir écrit The Black Battalion 1916-1920 : Canada’s Best Kept Military Secret sur les luttes des membres du bataillon.

RCI avec La Presse canadienne et CBC News

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