On a appris, grâce à un document de CBC, que le Parti conservateur du Canada dévoilera jeudi son propre plan de tarification du carbone.
Ce serait un document d’une quinzaine de pages. Il se démarquerait du plan libéral, tout en gardant un point commun.
Comme les libéraux, les conservateurs maintiendraient le système du pollueur-payeur, faisant ainsi assumer la facture la plus importante aux entreprises qui présentent une empreinte écologique plus élevée.
À la différence des libéraux, les conservateurs entendent plafonner, au bout d’un certain nombre d’années, le montant à payer par les pollueurs à mesure de l’augmentation de leurs émissions.
De 20 $ la tonne payable chaque fois que les consommateurs achètent des carburants à base de carbone, l’augmentation ne pourra excéder 50 $ au bout d’un certain temps.
Le plan libéral fixe ce prix à 40 $ la tonne et prévoit 10 $ d’augmentation graduelle chaque année pour atteindre 170 $ en 2030.
Selon le plan des conservateurs, les sommes amassées seront versées dans un compte personnel. Sa gestion serait confiée à un consortium privé.
L’argent servira aux Canadiens à soutenir une vie plus respectueuse de l’environnement.
Ils pourront ainsi acquérir des véhicules électriques, des vélos, des cartes d’accès aux transports en commun, même des équipements pour rendre leurs domiciles plus écoénergétiques.
En confiant ainsi la gestion à des entités privées, il est question de sécuriser les comptes et de s’assurer que les fonds ne soient pas dirigés vers d’autres projets.
Les conservateurs estiment que c’est un risque qui plane sur le plan fédéral, en cela que le gouvernement pourrait être tenté d’utiliser les montants collectés pour la réalisation de certains de ses objectifs.
Les libéraux ont répété, à maintes reprises, que 90 % des fonds qui seront issus de cette taxe, dans les provinces qui n’ont pas mis sur pied leur propre marché du carbone, iront directement dans les poches des Canadiens. Les 10 % restants vont être versés aux entreprises, aux écoles et autres municipalités.
Les principales provinces qui ont récemment contesté le plan fédéral devant les tribunaux sont celles qui sont dirigées par des conservateurs.
Il s’agit des provinces qui tirent l’essentiel de leurs revenus de l’exploitation des ressources naturelles, dont le pétrole. L’Ontario, l’Alberta et la Saskatchewan font ainsi figure de contestataires, mais leur cas a été balayé par la Cour suprême du Canada.
Elle a déclaré que le plan libéral était constitutionnel, permettant ainsi au premier ministre Justin Trudeau d’aller de l’avant avec la tarification du carbone dans ces provinces.
Le plan conservateur est considéré par plusieurs comme un retournement de situation, après les critiques que ses membres ont formulées contre le plan des libéraux depuis 2018.
Il reste à savoir si la proposition d’un plan ne sera pas un objet de discorde au sein des conservateurs. Certains d’entre eux ont manifesté après l’appel au changement lancé par leur chef, Erin O’Toole, alors que les élections fédérales pointent à l’horizon.
Selon un texte de CBC
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