Un groupe de personnalités publiques québécoises ont lancé jeudi une campagne de sensibilisation contre ce qu’elles appellent « l’intimidation médiatique ».
Formé de politiciens, d’artistes et de leaders communautaires, entre autres, le groupe qui se nomme Liberté Oppression a lancé une pétition dans laquelle il dénonce « une petite portion d’individus œuvrant dans les médias qui violent sciemment et de façon répétée les lignes de conduite qui font la fierté et la crédibilité des institutions médiatiques. Que ce soit par la désinformation, en affirmant sciemment comme des évidences des choses fausses ou inexactes, en créant des amalgames mensongers et diffamatoires, ou en usant de propos injurieux ou discriminatoires, ils participent à la dégradation de la discussion collective des Québécois ».
Sans nommer directement les médias visés par cette déclaration, ils affirment que ces médias « prétendent défendre la liberté d’expression alors qu’ils portent atteinte de façon frontale à cette valeur fondamentale de notre société ».

La députée de Québec solidaire Catherine Dorion, en conférence de presse à Québec le 16 avril 2021 – Photo : Radio-Canada / Sébastien Tanguay
Cette façon de faire, estime le groupe, « crée un effet d’intimidation, non seulement sur les citoyens et les organismes visés à répétition, mais également sur les témoins de cette violence verbale qui choisissent de se taire par crainte bien fondée de subir le même sort. Parmi les personnes intimidées se trouvent aussi des journalistes et des politiciens, ceux-là mêmes qui pourraient être en mesure de dénoncer cette situation si ce n’était de la crainte des représailles et de leurs effets ».
Le groupe estime qu’à une époque « où nous redoublons d’efforts pour vaincre l’intimidation en ligne et dans les cours d’école, il est inadmissible que quelques-uns parmi les principaux animateurs du discours public québécois donnent un exemple aussi néfaste au reste de la population, en contradiction directe avec les normes et codes de déontologie dont le milieu du journalisme s’est doté ».
En conférence de presse, la députée de Québec solidaire Catherine Dorion a affirmé que « la très grande majorité des gens des médias défendent leur métier avec rigueur et professionnalisme. Malheureusement, une petite portion d’individus violent sciemment et de façon répétée les lignes de conduite qui font la fierté et la crédibilité de la profession journalistique. Et ils font des ravages ».
Le groupe s’est défendu de toute tentative de museler ses détracteurs. « Ce n’est pas une limitation. C’est juste de faire attention aux gens que vous allez viser du doigt. Il y a des sensibilités, il y a des cultures, il y a une histoire, il y a une conjoncture. On ne peut pas dire n’importe quoi, n’importe où », a affirmé Boufeldja Benabdallah, le cofondateur du Centre culturel islamique de Québec qui a été la cible d’une attaque armée qui a fait six morts et cinq blessés en 2017.
Avec les informations de Radio-Canada
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