Ces états généraux auront lieu les 23 et 24 septembre, à Tunis, en Tunisie. Les préparatifs vont bon train. Une rencontre préparatoire virtuelle vient de mobiliser les différents acteurs du milieu.
Cette rencontre, intitulée Les rendez-vous numériques du livre de langue française, a donné lieu à des échanges dans des ateliers et en tables rondes. Ils vont se poursuivre pendant tout le mois d’avril.
Les participants ont fait le point sur les politiques publiques des États de la francophonie.
Ils se sont également intéressés au rapport des jeunes avec le livre, à la diffusion et à la distribution du livre francophone dans le monde.
Les tables rondes ont permis de dépeindre la situation du livre de langue française dans les différentes régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne, au Maghreb et au Moyen-Orient.
Selon le communiqué, les états généraux sont considérés comme « une étape clé » dans un processus à plus long terme.
Il a commencé en mars 2018 par l’annonce du plan pour la langue française dans le monde. Il connaîtra son aboutissement 2025 avec la présentation d’un plan d’action structurant.
À un moment où la langue française connaît un déclin important au Canada et au Québec, un tel rendez-vous revêt une signification particulière.
Au Québec spécifiquement, province considérée comme le creuset de la langue française en Amérique du Nord, les enjeux entourant la production et la diffusion du livre de langue française auront un écho favorable.
La plupart des thématiques discutées lors du Rendez-vous numérique du livre de langue française, le 13 avril, dont celle du livre et des jeunes, des problèmes du numérique et de la coopération entre les acteurs, sont des points sur lesquels les acteurs québécois ont déjà eu à se pencher.
La question spécifique de l’intérêt des jeunes pour la lecture fait très souvent l’objet de préoccupations. Il y a quelques semaines, on a entendu des jeunes de la Coalition avenir Québec (CAQ), parti au pouvoir, lancer un appel au gouvernement afin qu’il charge des experts d’établir une liste de livres québécois que chaque jeune devrait absolument lire.
Il s’agit non seulement de susciter leur intérêt pour la lecture, mais aussi de faire en sorte que tous les jeunes aient une même culture et une connaissance des classiques québécois.

Le ministère français de la Culture, l’Institut français, le ministère de la Culture et des Communications du Québec et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), entre autres, œuvrent de concert pour atteindre les objectifs de ces états généraux du livre de langue française. Photo : iStock
Québec : revoir en profondeur la Loi 101
Il s’agit d’une loi considérée comme le socle de défense de la langue française dans un pays à forte dominance anglophone.
La Charte de la langue française a été adoptée par l’Assemblée nationale en 1977. Elle fait du français la langue officielle du Québec.
Aujourd’hui, la Loi 101 est considérée comme désuète et moins apte à faire rayonner la langue française comme voulu à l’origine.
C’est pourquoi les autorités envisagent une réforme. Il est davantage question au cours de ces derniers jours d’imposer le français comme seule langue d’étude dans les cégeps, bien que des voix s’élèvent pour dénoncer une tentative de limiter la liberté et la capacité des élèves à développer leur potentiel dans les autres langues.
On sait que davantage de jeunes optent pour les cégeps anglophones. Leur but est de parfaire leurs connaissances de l’anglais souvent indispensable dans plusieurs secteurs professionnels au Canada.
Les Québécois, comme les 300 à 400 participants francophones aux États généraux de Tunis, ont à cœur la vitalité de la langue française.
Une des façons d’assurer cette vitalité consiste à se joindre à la réunion pour débattre des sujets d’intérêt commun résumés autour de quatre grands thèmes :
– rendre visibles les acteurs du livre français;
– projeter les enjeux économiques du secteur éditorial français;
– lever les freins pour dynamiser, décloisonner et équilibrer le marché éditorial francophone;
– développer l’accès des jeunes au livre et à la lecture.
Le but ultime est d’œuvrer à la mise en valeur de la richesse et de la diversité de la création intellectuelle et littéraire en français, en plus de promouvoir un marché du livre francophone qui intègre toutes les occasions offertes par le numérique pour favoriser le foisonnement d’un « secteur de la création francophone dynamique et équilibré, basé sur la coopération et la réciprocité ».
La délégation québécoise attendue à ce rendez-vous est importante. En plus du ministère de la Culture et des Communications, on note la présence du ministère des Relations internationales et de la francophonie, la Société de développement des entreprises culturelles, l’Association nationale des éditeurs de livres, Bibliothèque et archives nationales du Québec, entre autres.
S’exprimant au nom du ministère de la Culture du Québec, Ian Morissette, le sous-ministre adjoint aux politiques et aux sociétés d’État s’est dit fier du « rôle important qu’assume le Québec dans l’organisation de ce grand événement international ».
« Nous avons d’ailleurs fait en sorte que les acteurs du livre à Québec prennent part à l’initiative », a-t-il affirmé.
Selon un communiqué de presse de l'Institut français
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