Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a ainsi réagi au nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Il est publié à la veille de la rencontre virtuelle de dirigeants mondiaux, à la demande du nouveau président des États-Unis Joe Biden.
Il sonne l’alarme sur les menaces qui planent sur l’humanité, si les efforts restent peu ambitieux pour prévenir les phénomènes météorologiques extrêmes.
« Nous sommes au bord de l’abîme », prévient d’entrée de jeu Antonio Guterres.
Il fait état d’un double choc lié aux conditions météorologiques extrêmes et à la COVID-19. Les effets sur la vie des millions de personnes en 2020 sont importants, note l’OMM.
Les effets positifs de la COVID-19 sur la réduction de la pollution atmosphérique ne seraient que très éphémères.
« Les moteurs ont continué à tourner malgré cette pandémie, ce qui a entraîné une intensification des changements climatiques », peut-on lire sur le site de l’ONU. On y apprend que l’année 2020 aura été l’une des plus chaudes jamais observées.
Le secrétaire général croit que le rapport est suffisamment effrayant pour nous inciter à une prise de conscience collective.
La conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, a permis de rappeler que la situation est catastrophique et que ces changements draconiens sont nécessaires dès maintenant.
– température moyenne à la surface du globe supérieure de 1,2 degré Celsius en 2019 par rapport à la période préindustrielle; La fonte de la banquise dans l’Arctique et les menaces qu’elle fait planer sur les espèces qui y vivent sont présentées comme des manifestations visibles des effets des changements climatiques sur la planète. Photo : iStock – le pourcentage des zones océaniques ayant subi des vagues de chaleur marine fortes (45 %) a été supérieur à celui des zones qui ont connu une vague de chaleur marine modérée (28 %); Ces phénomènes, jumelés à la COVID-19 qui a frappé plus de 50 millions de personnes dans le monde, ont entraîné le déplacement de plus de 10 millions d’individus et aggravé l’insécurité alimentaire ainsi que le ralentissement de l’économie, constate la Fédération internationale des sociétés de Croix-Rouge et de Croissant-Rouge, citée dans le rapport. « L’ensemble des indicateurs climatiques présentés dans ce rapport met en lumière l’aspect durable et implacable des changements climatiques et de l’augmentation du nombre et de l’intensité des phénomènes extrêmes, ainsi que les pertes et les dégâts de grande ampleur qui nuisent aux individus, aux sociétés et aux écosystèmes », dit Petteri Taalas. Le sommet des 22 et 23 avril, mené par une administration Biden plus volontaire, est source d’espoir. Les dirigeants mondiaux sont appelés à profiter de l’occasion pour en faire plus pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat. Le Canada suivra-t-il l’exemple du Royaume-Uni en rehaussant ses cibles de réduction des gaz à effet de serre conformément à l’appel des Nations unies? Photo : iStock Le Canada fera-t-il plus? « Il convient de contenir l’augmentation de la température moyenne mondiale en dessous de 2 degrés Celsius par rapport au niveau préindustriel, la limiter à 1,5 degré Celsius si possible », recommande le rapport. « Il faut donc réduire les émissions mondiales de GES de 45 % par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030 et atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 », note l’ONU. Le Canada s’est fixé pour objectif de réduire de moitié ses émissions de GES d’ici 2030 et d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Le plan fédéral entend financer des projets pour réduire l’empreinte du pays, y compris dans les collectivités les plus reculées où les populations autochtones dépendent encore des sources d’énergie fossile pour l’éclairage et le chauffage. Ottawa a également imposé une taxe carbone aux provinces qui ne participaient pas à un marché du carbone. Elle fait payer les plus gros pollueurs dans le but de les amener à réduire leurs émissions. Malgré sa réticence habituelle, le principal parti de l’opposition au Canada, le Parti conservateur, a également présenté son plan, mais il a été jugé trop peu ambitieux par plusieurs organisations écologistes. Le plan du gouvernement Trudeau est tout aussi loin de faire l’unanimité, car ils laissent une trop grande liberté aux compagnies pétrolières de l’Alberta et de la Saskatchewan. « Il convient d’agir dès maintenant pour protéger la population mondiale des effets désastreux des changements climatiques », suggère le secrétaire général de l’OMM. Le secrétaire général des Nations unies considère que les « 10 prochaines années doivent être celles de la transformation ». « Enfin, nous avons besoin que les engagements et les plans soient soutenus par des actions concrètes et immédiates. Il s’agit véritablement d’une année charnière pour l’histoire de l’humanité. Ce rapport démontre clairement que nous n’avons pas de temps à perdre. Le dérèglement climatique est là […] et il faut agir de toute urgence pour stabiliser notre climat et mettre fin à notre guerre contre la nature », a affirmé Antonio Guterres. Les principales actions suggérées concernent aussi les investissements dans les services d’alerte et les réseaux d’observation de la météo. Les pays ont l’obligation d’investir dans des plans nationaux plus ambitieux sur le climat, avant la conférence sur le climat (COP 26) à Glasgow au Royaume-Uni. Entre-temps, on a appris que le Royaume-Uni devance de 15 ans son calendrier pour atteindre sa cible initiale de zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Reuters a rapporté mardi que le premier ministre Boris Johnson entend réduire de 78 % ses émissions de carbone d’ici 2035 par rapport au niveau de 1990. Taxe carbone : le plan conservateur favorable aux pétrolières, selon Greenpeace
– les six années écoulées depuis 2015 sont les plus chaudes;
– la décennie 2011-2020 est la plus chaude constatée;
– les données sur les 28 années à venir font état d’une hausse importante des températures de la terre et des océans, une élévation des niveaux de la mer et une fonte de la banquise;
– les prochaines décennies s’annoncent donc plus difficiles, malgré les mesures adoptées par les pays;
– la COVID-19 et ses restrictions ont entraîné un ralentissement des nouvelles émissions de gaz à effet de serre (GES), mais il n’y a pas eu d’impacts perceptibles sur les concentrations atmosphériques : celles-ci ont continué à augmenter en 2019 et 2020;
– augmentation des fractions molaires de dioxyde de carbone (CO2) à l’échelle du globe : elles ont dépassé 410 parties par million (ppm). Si cette tendance est maintenue, elle pourrait dépasser 414 ppm en 2021;
– hausse de la chaleur à la surface des océans : 90 % de l’excédent de chaleur dû aux activités humaines absorbé par les océans, ce qui a entraîné une canicule marine dans les zones concernées;
– augmentation du niveau moyen des mers à l’échelle du globe en 2020 : l’acidification et la désoxygénation des océans se sont poursuivies avec des impacts sur les écosystèmes, la vie marine et la pêche;
– l’Arctique s’est réchauffé deux fois plus vite que la moyenne : depuis 1980, le taux de l’air en surface augmente à une vitesse exponentielle en comparaison à la moyenne mondiale. En 2020, l’étendue minimale de la banquise après la fonte estivale est de 3,74 millions de kilomètres carrés, avec des minima records en juillet et octobre. Selon l’OMM, ce sont près de 200 Gt de glace qui sont perdues chaque année, soit environ le double du Rhin en Europe;
– les inondations, la sécheresse, les cyclones tropicaux, les incendies et les ouragans se sont répandus très rapidement : fortes pluies en 2020, avec des inondations en Asie, et en Afrique principalement. La sécheresse a frappé durement certaines parties du continent africain, tandis qu’aux États-Unis, la sécheresse généralisée et les incendies ont sévi, notamment dans la vallée de la Mort, en Californie. Le mercure y a atteint les 54,4 degrés Celsius, le 16 août, soit la température la plus chaude enregistrée dans le monde en 80 ans. Une trentaine de tempêtes baptisées ont sévi ,tout comme des ouragans, dans l’Atlantique Nord. Une douzaine de tempêtes ont touché le sol aux États-Unis, soit un nouveau record par rapport aux neuf tempêtes jusque-là enregistrées. (Source : rapport OMM)Nouvel élan attendu du sommet virtuel de Washington
Selon un communiqué des Nations unies.
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