Selon un communiqué de l’armée tchadienne, Idriss Déby Itno, le président du Tchad, a poussé son dernier souffle mardi. Il a ainsi succombé à des blessures graves reçues à 500 km de N’Djamena, la capitale, où il se battait contre les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).
Ce décès survient au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle par le Comité électoral indépendant.
Selon ces résultats, M. Déby, 68 ans, a remporté ce scrutin avec plus de 80 % des voix.
Le jour de l’élection, le 11 avril, des troupes rebelles avaient été annoncées à Kanem, à quelques kilomètres de la capitale.
Cette situation avait suscité une intervention musclée de l’armée tchadienne dirigée par Déby en personne.
L’armée a réussi à repousser cette rébellion, mais le président a été grièvement blessé et transporté à N’Djamena, où il a fini par succomber à ses blessures.
Le maréchal président est reconnu comme un militaire expérimenté, qui a su s’imposer dans la lutte contre les islamistes radicaux dans la zone sahélienne de l’Afrique.
Il est arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État contre l’ancien président Hissène Habré. Il était alors âgé d’une trentaine d’années.
Il a passé quasiment 30 ans en poste et sa réélection lui ouvrait la voie à un cinquième mandat de six ans.
Nous avons récemment discuté des enjeux entourant son pouvoir avec un expert canadien basé aux États-Unis.
Daniel Eizenga a dépeint un dictateur qui tenait de main de fer le pouvoir dans son pays, en muselant la presse et l’opposition. Celle-ci était d’ailleurs absente lors des récentes élections.
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Le porte-parole de l’armée tchadienne, le général Azem Bermandoa Agouna, au centre, annonce la mort du président tchadien, à la télévision d’État, le mardi 20 avril 2021. (Télé Tchad via AP)
À l’annonce de son décès par un porte-parole de l’armée, on a appris qu’un conseil militaire transitoire dirigé par son fils, Mahamat Déby Itno, va assurer la transition pendant 18 mois.
Il a également été mentionné que le parlement a été dissous, et que des élections libres seront organisées par la suite pour élire un nouveau président et constituer une nouvelle assemblée.
Dans la capitale, c’est le silence qui règne. On a vu des habitants faire le plein de provisions dans les magasins en raison de l’incertitude qui plane.
L’annonce du décès du président Déby a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans la région, où il était considéré comme un partenaire privilégié de la France dans la lutte contre le terrorisme, en raison de sa connaissance du terrain et des stratégies militaires.
Avec des informations de France 24 et des illustrations de La Presse canadienne
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