En entrevue avec RCI, Milaiti a parlé du besoin d'alternance politique, des prisonniers politiques et du rôle que le Canada, son pays d'adoption, pourrait jouer dans le processus de transition démocratique du Tchad. (Foto : RCI / Paloma Martinez)

Des Tchadiens de Montréal exigent une alternance au pouvoir dans leur pays d’origine

La République du Tchad aura des élections présidentielles en avril prochain. De plus en plus de voix s’élèvent dans le monde pour demander une alternance politique au pouvoir. L’actuel président est au gouvernement depuis 31 ans. 

Nous avons rencontré Benjamin Milaiti, représentant au Canada du parti Les Transformateurs, une formation d’opposition. 

M. Milaiti nous a parlé de démocratie, de prisonniers politiques et du rôle que le Canada, son pays d’adoption, pourrait jouer dans le processus de transition démocratique de son pays d’origine.


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Notre invité a fait une maîtrise à l’Université Laval. Son mémoire, La richesse pétrolière : une malédiction pour les pays d’Afrique de l’Ouest?, faisait état des gouvernances défaillantes dans cette région du continent africain, dont le Tchad fait partie. Le doctorant est très inquiet de l’avenir de son pays puisqu’une ambiance d’insécurité règne.

L’Agence France-Presse rapporte mardi qu’une dizaine d’opposants au président tchadien Idriss Déby Itno ont été incarcérés lundi et seront jugés pour avoir bravé une interdiction de manifester le jour de l’annonce de la candidature du chef de l’État à un sixième mandat, a annoncé un ministre.

Plusieurs autres personnes ont été arrêtées, dont Mahamat Nour Ahmed Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH), ainsi que le candidat du parti de notre invité en entrevue, soit le jeune docteur en économie Succès Masra.

Par ailleurs, M. Masra et 10 de ses partisans se sont réfugiés samedi sur le parvis de l’ambassade des États-Unis pour échapper à des policiers.

Cinq d’entre eux, dont M. Masra, se trouvaient encore « dans le périmètre de sécurité » de la représentation américaine, mais ils n’ont pas « formellement demandé l’asile politique », selon ce qu’a indiqué à l’AFP une représentante de l’ambassade.

Les autres candidats présidentiels

Lundi, 15 partis d’opposition ont désigné Théophile Bebzoune Bongoro, 55 ans, un néophyte en politique, comme candidat unique à l’élection présidentielle du 11 avril. Mais ce n’est pas le seul adversaire du président sortant. Romadoumngar Nialbé Félix, président de l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD), principale force d’opposition à l’Assemblée nationale avec huit députés, a été récemment investi par son parti pour être candidat.

Alladoum Djarma Balthazar pour le parti Action socialiste tchadienne pour le renouveau (ASTRE), et Djimasngar Nasra, à la tête du mouvement Un nouveau jour, tous deux novices en politique, sont également candidats.

Et le mouvement de Laokein Kourayo Medar, arrivé en troisième position en 2016, tout comme Les Transformateurs du jeune opposant Succès Masra, ne s’est pas joint à l’Alliance Victoire.

Les candidatures doivent être déposées officiellement à partir du 13 février.

L’élection présidentielle d’avril sera suivie par les législatives, fixées au 24 octobre 2021, après avoir été maintes fois reportées depuis 2015.

Les candidats s’opposent donc au président sortant Idriss Déby Itno, investi par son parti pour briguer un sixième mandat. 

Une nouvelle marche pour la justice, l’inclusion et l’alternance en 2021 aura lieu le samedi 13 février à Montréal et dans d’autres villes où la diaspora tchadienne est présente.

À Montréal, la marche du samedi est prévue de 11h à 14h à partir du parc Crémazie-Papineau (avenue Papineau) à Montréal. Il faut porter un masque et garder une distanciation physique des autres participants. 

Relations Canada-Tchad

(Image : Stock Ninja Studio / iStock)

Au cours de notre entrevue, M. Benjamin Milaiti a dit espérer que les relations diplomatiques entre le Canada et le Tchad soient renforcées. D’autant plus que tous les deux font partie d’instances internationales, dont les Nations unies et l’Organisation mondiale de la francophonie, et qu’ils partagent des valeurs communes.

Selon le ministère canadien des Affaires étrangères, le Canada et le Tchad entretiennent des relations diplomatiques depuis 1962, peu après son indépendance en 1960. Les relations entre les deux pays se développent peu à peu, principalement en matière de sécurité et d’aide humanitaire. 

En ce qui concerne les relations commerciales, les échanges bilatéraux de marchandises entre les deux pays s’élevaient à 9,1 millions de dollars en 2018.

Pour ce qui est de l’aide canadienne au développement, en 2017-2018, elle représentait un montant de 29,32 millions de dollars pour le Tchad et concernait essentiellement l’assistance humanitaire.

Le haut-commissariat du Canada à Yaoundé, au Cameroun, assure la représentation du pays au Tchad depuis septembre 2018, après que l’ambassade du Canada à Khartoum, au Soudan, eut assumé ces fonctions de 2011 à 2018. Le Canada a également un consulat honoraire à N’Djaména, au Tchad.

Le Tchad a ouvert sa première ambassade à Ottawa en février 2015 et l’ambassadeur a été accrédité en juin 2014. Le Tchad a également un consulat honoraire à Montréal.

Sources : Agence France-Presse et le ministère des Affaires étrangères du Canada.

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