On a beaucoup entendu parler de problèmes de santé physiques et psychologiques liés à la COVID-19, mais on ne doit pas oublier le surcroît de travail pour les employés en télétravail.
Une étude d’ADP révèle que cette catégorie de travailleurs a tendance à fournir plus d’efforts que d’habitude. Le temps de travail et les tâches supplémentaires qui en découlent sont largement au-dessus de la norme. Les travailleurs seraient-ils en quelque sorte surexploités sans pour autant bénéficier d’une rémunération conséquente?
Le fait de travailler plus devrait en principe être accompagné par une hausse salariale. ADP note qu’un bon nombre de salariés canadiens paieraient une « taxe COVID-19 ».
Ce sont en tout 30 % de l’ensemble des salariés qui seraient concernés par cette taxe. Près de la moitié (44 %) des personnes en télétravail ont déclaré travailler plus en contexte de pandémie. Le taux a plus que doublé en un an. C’était 21 % en 2020.
La situation nuit à leur santé émotionnelle. Un travailleur sur 10 déclare près de huit heures supplémentaires chaque semaine, soit l’équivalent d’une journée entière. Pourtant, leurs efforts n’obtiennent pas la reconnaissance ni la rémunération appropriée.
On a enregistré une hausse du niveau de stress de 12 % par rapport à 2020, à 46 %. Dans bien des cas, les employés ne se sentent pas suffisamment impliqués.

Les travailleurs canadiens à distance rapportent une augmentation de leur niveau de stress et des heures travaillées depuis le début de la pandémie. (Groupe CNW/ADP Canada Co.)
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Seuls 15 % des travailleurs canadiens ont déclaré travailler moins d’heures durant la COVID-19, et 38 % n’ont déclaré aucun changement. Photo : iStock
Dans l’ensemble, les travailleurs ont mentionné une hausse de leur productivité (42 % contre 19 % en 2020), de la qualité (37 % contre 21 % en 2020) de leur travail et une plus grande reconnaissance des responsabilités personnelles.
La frontière entre le travail et la vie privée devrait encore être délimitée, bien que le flou actuel soit tout à l’avantage des travailleurs (53 %) qui y voient une certaine flexibilité tolérée par leur employeur.
Selon M. Yuen, une majorité d’entreprises du pays a adopté un horaire de travail flexible ou hybride. Cela a amélioré la conciliation travail-famille, mais aussi la productivité.
Si 46 % des travailleurs interrogés considèrent que leurs employeurs ont pris des mesures pour leur venir en aide en cas de problème de santé mentale, près de 70 % déplorent le fait qu’il n’y ait eu aucune mesure pour pallier la fatigue découlant des téléconférences. De plus, 46 % des employés ont déclaré se sentir moins impliqués dans leur travail depuis le début de la pandémie.
Ils sont tout aussi nombreux à soutenir le déploiement d’une clinique de vaccination contre la COVID-19 au sein des entreprises et de mesures incitatives pour encourager les travailleurs à se faire vacciner (un congé payé, informations et sensibilisation, etc.)
Le sondage Angus Reid pour le compte d’ADP a été mené du 14 au 15 avril auprès de 1501 travailleurs canadiens à temps plein et à temps partiel. La marge d’erreur estimée est de plus ou moins 2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20, pour un échantillon probabiliste de cette taille.
Selon un communiqué d'ADP via CNW
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