
21 février – RADIO-CANADA SASKATCHEWAN – Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, le Camerounais d’origine Bertrand Simb Simb, aujourd’hui étudiant au baccalauréat en éducation française à l’Université de Regina, raconte son parcours depuis son arrivée au pays des grands froids et témoigne des défis qu’il rencontre loin de la chaleur de sa jeune famille.
Un texte d’Andrée-Anne Côté-St-Laurent
Ses études en gestion des ressources humaines à l’Université de Douala auront éloigné Bertrand Simb Simb de la maison. Après avoir enseigné deux ans dans ce domaine, il juge que les perspectives d’emplois sont insuffisantes. C’est à ce moment qu’il a l’idée de voyager. « J’entendais de bonnes choses par rapport au Canada, dit-il. Quand j’ai vu que c’était un projet que ma famille partageait [appuyait], je suis parti. »
Avec ses papiers de résident permanent canadien en poche, il laisse derrière lui, en novembre 2012, sa femme Ursule et son fils Honey, alors âgé de 5 ans. « C’est un choix que nous avons fait comme ça. » Pour diminuer l’effet du « choc de la distance », le jeune père se rend au Cameroun au moins un mois par année.
« En 2013, je vais là-bas et puis Cassandra [sa fille] est conçue. Elle voit le jour en mars 2014, alors je programme un voyage en été. J’y vais et je vois qu’il y a une familiarité qui s’est créée », dit-il, en spécifiant à la blague qu’il n’envisage pas de concevoir de troisième enfant lors de son prochain séjour.
S’armer de patience
À 34 ans, Bertrand Simb Simb aimerait bousculer le temps pour accélérer la venue de ses bien-aimés en Saskatchewan. Il a complété une demande de parrainage après la naissance de sa fille l’an dernier et devra attendre encore au moins un an.
« Ils le disent bien sur le site d’Immigration Canada. Pour la zone de l’Afrique centrale, le délai de traitement [des demandes] est d’au moins deux ans. C’est beaucoup, surtout pour une jeune famille comme la nôtre », souligne-t-il. Il ajoute que chaque fois qu’il se renseigne sur l’évolution de son dossier, Immigration Canada lui fait comprendre que celui-ci progresse au rythme de leur capacité, en fonction du nombre de demandes reçues.
L’épidémie d’Ebola dans certains pays voisins de l’Afrique de l’Ouest et la menace du groupe d’islamistes nigérians Boko Haram au Cameroun n’ont rien pour calmer sa hâte. Chaque jour, il a peur pour sa famille qui vit dans le sud-ouest du pays, à Douala.