Elle travaillait comme nounou plus de 65 h/semaine; son ancien employeur lui doit maintenant 41 600 $

Photo: Simon Nakonechny/CBC

Gelyn Dasoc-Hilot est arrivée à Montréal avec un permis de travail et un emploi obtenu en ligne pour s’occuper des quatre enfants d’une femme de Montréal. Son contrat stipulait une semaine de travail de 40 heures, mais elle travaillait jusqu’à 65 heures, les heures supplémentaires n’étaient pas payées. Dasoc-Hilot a dit que lorsqu’elle a demandé à être payée, son employé a menacé de la faire expulser.

« Elle m’a dit qu’elle allait me renvoyer aux Philippines. J’ai pleuré à ce moment-là. Je travaillais dès 7 heures du matin, et je finissais à 10 ou 11 heures du soir….mais ils ne me payent qu’un minimum. » Geylin Dasoc-Hilot en entrevue avec le réseau anglais de Radio-Canada, CBC.

Dasoc-Hilot a démissionné après deux mois de travailler sous ces conditions et s’est tourné vers le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), qui a porté l’affaire devant la Commission des droits de la personne du Québec qui s’est rangée du côté d’une aide familiale résidente philippine et a ordonné que son ancien employeur lui accorde 41 600 $.

La jeune femme a quitté les Philippines en 2012 avec l’espoir d’une vie meilleure au Canada, mais elle ne s’attendait pas à travailler parfois gratuitement.

Mme Dasoc-Hilot a déclaré que ses responsabilités comprenaient également le nettoyage, la cuisine, le lavage des véhicules familiaux, le soin des animaux de compagnie et le travail dans la cour.

La décision

Dans sa décision, la Commission a déclaré que l’ancien employeur de Dasoc-Hilot « refusait de verser à la victime un salaire pour ses deux premières semaines de travail, alors qu’elle apprenait ses tâches… et menaçait d’appeler les services d’immigration pour la renvoyer dans son pays d’origine ».

La Commission a alors ordonné à l’ancien employeur de Dasoc-Hilot de lui verser 41 600 $ en dommages moraux et punitifs. De ce montant, 5 000 $ sont destinés à une violation « illicite et intentionnelle » des droits de Dasoc-Hilot.

Le directeur du CRARR, Fo Niemi, a déclaré à CBC que ce genre d’histoire montre à quel point les fournisseurs de soins étrangers sont vulnérables pour leurs employeurs. Fo Niemi, directeur du CRARR, a déclaré qu’il n’est que trop fréquent que les employeurs exploitent le programme fédéral des aides familiaux résidants.

« Ces femmes sont très vulnérables, car ce sont des femmes, ce sont des étrangères et elles ne connaissent pas leurs droits. Ce genre de violation montre essentiellement que l’employeur a une autorité de base, presque absolue, sur ces femmes soignantes et c’est ce que nous devons changer parce que, sinon, nous retournons à la pratique du travail sous contrat. » Fo Niemi, directeur du CRARR

Fo Niemi demande au gouvernement de prendre des mesures plus agressives contre les employeurs abusifs.

© iStock/ A-Digit

Le recrutement 

Dasoc-Hilot, aurait été recrutée par l’agence de placement Super Nanny, basée dans l’ouest de l’île de Montréal. Elle aurait payé son propre billet d’avion des Philippines au Canada en 2012 ainsi que 4 400 $ à Super Nanny pour obtenir les papiers pour venir au Canada.

En conférence de presse, Dasoc-Hilot a déclaré qu’elle a travaillé comme nounou à domicile pour la Montréalaise Nathalie Azoulay de juillet à septembre 2012, s’occupant de ses quatre enfants, faisant le ménage et aidant la mère d’Azoulay à cuisiner. Azoulay ne l’a pas payée pendant les deux premières semaines où elle a travaillé et ne lui a pas payé les heures supplémentaires même si elle travaillait six jours par semaine, de 7 h à 22 h ou 23 h, même si son contrat ne prévoyait que 40 heures par semaine.

Avec des informations de CBC, le Centre de recherche-action sur les relations raciales et la Commission des droits de la personne du Québec.

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