Venez du « bon » pays si vous voulez vous réfugier ici

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Des femmes au Burkina Faso. Photo AFP - RaphaelDeBengy

Le Canada ne veut pas de réfugiés provenant de certains pays.

Un des aspects les plus controversés de la nouvelle loi canadienne sur les réfugiés est l’utilisation par les fonctionnaires du ministère de l’Immigration d’une liste de pays « désignés » pour trier les demandes.

Si vous habitez dans un des pays que le Canada juge de prime abord sécuritaires pour ses citoyens et offrant une bonne protection à ses ressortissants, vous disposez de beaucoup moins de temps (30 jours à 45 jours au lieu de 60 jours) pour présenter votre cas. Vous aurez moins de recours pour faire entendre votre cause.

Vous ne recevrez pas non plus d’aide médicale non urgente gratuite accordée aux autres catégories de réfugiés.

Venez du bon pays ou on vous retournera presque sans autre procès

Les avocats des réfugiés affirment qu’une liste de pays désignés ne devrait pas exister. Il n’y a pas selon eux de pays « sûrs » ou de pays « dangereux » pour les réfugiés.

Dans de nombreux pays qui semblent paisibles et sûrs, certains groupes minoritaires font en fait l’objet de persécution, de discrimination et de violence, souvent avec la participation de représentants de l’État, même dans les pays soi-disant démocratiques.

Il y a des circonstances, toutefois qui sont « sûres » ou « dangereuses ». C’est donc par rapport à celles-ci qu’un demandeur d’asile devrait être jugé.

Dans le monde du droit, parler d’un pays sécuritaire « est très dangereux », fait valoir Peter Fowler, un ancien président de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.
« Dans pratiquement tous les pays, il y a des citoyens qui sont en sécurité et d’autres qui ne le sont pas », ajoute M. Fowler, aujourd’hui expert en droit des réfugiés, à l’Université d’Ottawa.

La présence en autre de la Hongrie, du Mexique ou d'Israël dans la liste des pays « désignés » du ministère canadien de l'Immigration est très contestée par les avocats des réfugiés. Dans ces pays les cas de persécutions sont dans les faits courants.

La présence, en autres, de la Hongrie, du Mexique ou d’Israël dans la liste des pays « désignés » du ministère canadien de l’Immigration est très contestée par les avocats des réfugiés. Dans ces pays, les cas de persécutions sont des faits courants.

 

Me Sabine Venturelli est spécialiste des cas de réfugiés originaires du Moyen-Orient et du Maghreb.

Sabine Venturelli, avocate.

Sabine Venturelli, avocate.

Le saviez-vous?

Quand les Irakiens frappent à la porte

  • Depuis surtout les années 1960 et 1970, le Canada répond favorablement aux appels internationaux dans le cadre de grandes tragédies humanitaires.
  • Le Canada met en place des stratégies d’accueil dérogeant au cadre rigide de ses lois et règlements afin d’accélérer la venue de certaines catégories de réfugiés provenant de pays où leur situation est clairement non sécuritaire.
  • Récemment, le Canada procédait par exemple à la réinstallation de milliers de réfugiés irakiens et à l’automne 2014, le gouvernement était en bonne voie de respecter sa promesse de réinstaller 20 000 réfugiés irakiens d’ici 2015.

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