Du pergélisol du Yukon au Musée canadien de la nature à Ottawa

Deux carottes de pergélisol du Yukon seront exposées au Musée canadien de la nature à Ottawa dans sa nouvelle galerie sur l’Arctique dont l’ouverture est prévue pour juin.
Les échantillons ont été prélevés le long de la route de l’Alaska, près de la frontière américaine, par Fabrice Calmel et Louis-Philippe Roy. Les deux chercheurs du Collège du Yukon étudient la fonte du pergélisol et ses conséquences dans la région de Beaver Creek depuis de nombreuses années.

L’exposition de ces échantillons à Ottawa est notoire, selon eux. « C’est la première fois qu’on a des carottes de pergélisol gelé dans un musée au Canada. Pour ce qui est fait dans le reste du monde, je ne peux pas le garantir, mais c’est une première pour le Canada. »
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Caroline Lanthier, chargée de contenu au Musée canadien de la nature, explique que ces échantillons permettront au public de mieux comprendre les effets de la fonte du pergélisol dans le Grand Nord. « Quand on parle des routes qui s’affaissent, de l’impact de la fonte du pergélisol pour le transport, mais aussi pour les infrastructures […] en voyant ces deux carottes de pergélisol, les gens vont pouvoir vraiment mieux comprendre ce que ça veut dire quand on voit qu’il y a de la glace qui fond. Donc, quand on parle d’affaissement […] on peut vraiment voir la glace au travers du sol. »

Pour préserver les échantillons à long terme, les carottes ont été sciées en longueur et polies, puis insérées dans des tubes de plexiglas remplis d’huile de silicone. Le présentoir de la galerie sera semblable à un congélateur d’épicerie. De tous les objets, ces échantillons ont représenté un grand défi logistique, selon Caroline Lanthier.
La galerie présentera le milieu arctique en quatre grands volets : la géographie, le climat, la pérennité des ressources ainsi que les écosystèmes. Une section sera par ailleurs réservée aux communautés de la région arctique pour qu’elles puissent y présenter leurs propres expositions temporaires.