La police fédérale mise sur la proximité à Yellowknife, dans l’Arctique canadien

Alexandre Laporte de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), la police fédérale, a été récemment nommé à la tête du détachement de Yellowknife, capitale des Territoires du Nord-Ouest, dans l’Arctique. (Denis Lord/L’Aquilon)
Promu à la tête du détachement de la GRC de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, début 2018, Alexandre Laporte est le premier francophone à atteindre ce sommet de la hiérarchie depuis l’inspecteur Roch Fortin, vers 2007.

Résident de la capitale territoriale depuis 10 ans, l’officier souhaite développer une police de proximité capable de communiquer avec les francophones.

À l’heure actuelle, le détachement de la GRC compte sept à huit membres parlant anglais et français, mais il s’agit d’une coïncidence. Dans les faits, la GRC qui dessert Yellowknife, Ndilo et Dettah a quatre postes considérés bilingues, des postes de gendarmes en uniforme dans la rue.

« Nous avons renouvelé notre service de liaison communautaire, affirme M. Laporte, et à travers ce service, nous sommes de plus en plus capables d’utiliser les membres francophones de la GRC afin de créer une proximité avec la communauté francophone. »

Néanmoins, l’officier Laporte concède qu’il y a des défis « côté français ». Les communications écrites notamment, le sont très rarement en français.

Sur la question d’une représentation autochtone dans la police, M. Laporte dit que cette question relève du centre de recrutement à Ottawa, qui fait beaucoup d’efforts en ce sens depuis deux décennies.

Un centre de dégrisement

La récente prise en charge du centre de dégrisement par différents partenaires municipaux, gouvernementaux et paragouvernementaux permet à la GRC de se concentrer davantage sur ses fonctions de protection de la population.

« La Ville de Yellowknife a été un leader dans cette démarche, observe Alexandre Laporte; les usagers se voient offrir des services, on leur donne des transports, ça permet à nous, les policiers, de consacrer notre temps et nos ressources à être des policiers. »

Il souligne que d’autres initiatives sont en place qui permettent aux personnes dans le besoin de trouver un toit, un emploi, des pièces d’identité, de se « retirer du milieu dans lequel ils sont ».

Relations avec les autochtones

Le chef de la GRC de Yellowknife considère que son détachement entretient de « très belles relations » avec les communautés de Dettah et de N’dilo.

« Nos membres ont récemment participé à des sessions à Dettah sur la culture autochtone, ils ont eu l’occasion de s’assoir avec des personnes âgées de la communauté et d’entendre des histoires, des belles et des moins belles, d’aller sur la glace retirer des filets et de comprendre un peu mieux les cultures autochtones du Nord. »

Le service de police communautaire est présent dans les écoles et dans différentes activités. « Nous continuons à faire en sorte que nos membres soient impliqués et désirent s’impliquer, de dire Alexandre Laporte. La proximité est la clé, surtout dans les moments de crise; quand on doit intervenir, ces relations valent de l’or. »

Les drogues, du cannabis légal au fentanyl

Malgré les 29 arrestations effectuées lors de l’opération Green Manalishi il y a deux ans, Alexandre Laporte juge qu’il serait naïf de croire que ce fléau international qu’est le fentanyl est disparu de Yellowknife. La GRC travaille avec le coroner et le ministère de la Santé pour comprendre plus en profondeur les causes et les effets.

La GRC est dans l’expectative quant aux impacts de la future légalisation du cannabis. Il y aura toujours un marché noir, selon M. Laporte. Les trafiquants dit-il, au fil des années, ont toujours trouvé la façon de s’adapter aux opérations policières, aux types d’enquête effectuées, ce sont des gens qui ont une expertise.

De hockeyeur québécois à l’Arctique canadien

Originaire des Cantons de l’Est, au Québec, Alexandre Laporte a été hockeyeur professionnel avant de suivre les traces de son père dans la police. Il a été repêché par le Lightning de Tampa Bay en 1993 et a joué dans différentes ligues.

Il est aux Territoires du Nord-Ouest depuis 2008. « C’est devenu chez nous, dit-il. Nos enfants sont nés ici. Nous sommes impliqué dans la communauté. Nous adorons le Nord, nous sommes très contents de pouvoir rester quelques années avant la prochaine affectation. »

Denis Lord, L'Aquilon

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