À Avignon, une pièce hommage à l’opposant russe Alexeï Navalny et à sa femme

Un homme regarde droit devant lui.
Alexeï Navalny était l’ennemi le plus féroce et le plus important du président Vladimir Poutine, et il a fait campagne sans relâche contre la corruption officielle en Russie. (Photo: Pavel Golovkin/The Associated Press)

Dans Alexeï et Yulia, deux comédiens imaginent l’un des derniers dialogues entre le principal opposant au Kremlin Alexeï Navalny et son épouse, en janvier 2021 à Berlin. La pièce fait « entendre sa voix », un an après son décès.

Ce spectacle du Festival Off d’Avignon (sud-est de la France), jusqu’au 26 juillet au Théâtre des Halles, évoque les dernières heures ensemble du couple, lorsque le militant anticorruption et ennemi politique numéro un de Vladimir Poutine décide de repartir en Russie.

Il vient de passer 4 mois, dont 18 jours de coma, en Allemagne, à se soigner, suite à un empoisonnement en Sibérie. Un empoisonnement à l’agent neurotoxique, dont il a imputé la responsabilité au Kremlin, lequel a rejeté cette accusation.

À son retour en Russie, Navalny sera immédiatement arrêté, mis en prison puis envoyé dans une colonie pénitentiaire au-delà de l’Arctique, où il mourra le 16 février 2024 dans des circonstances troubles.

Auteur et metteur en scène, Gaëtan Vassart, qui interprète le personnage de Navalny, a imaginé ce huis clos avec Sabrina Kouroughli (Yulia). Il raconte à l’AFP s’être inspiré de Patriote, le journal de prison de Navalny, paru en octobre 2024.

« Il y disait qu’un des moments les plus forts qu’il avait racontés – dans un écrit qui lui avait été confisqué et pour lequel il n’avait pas retrouvé l’inspiration pour l’écrire à nouveau – c’était le moment où il décidait avec sa femme de repartir » (en Russie), dit-il.

Lui et Sabrina (Compagnie La Ronde de Nuit) se sont aussi appuyés sur les déclarations d’Olga Mikhaïlova, l’avocate de Navalny, qui a dit regretter de n’avoir su le dissuader de rentrer au pays.

« Ce qui nous intéressait, c’était cette dialectique entre se battre en exil ou retourner là-bas », affirme Gaëtan Vassart.

Sur scène, l’échange prend place dans un décor sobre avec un sol rouge, des bancs de bois, une couverture et une guitare. « Tu crois que […] que ton cercueil fera tomber un régime? », lance Yulia.

« Je ne peux pas vivre dans la fuite », lui répond Alexeï, persuadé que « le régime va s’effondrer ».

« On a voulu faire entendre la voix de Navalny, et à travers lui, celle des opposants au courage inouï », souligne Gaëtan Vassart.

« Beaucoup de gens ne le connaissent pas, ou ne savent pas s’il est en prison, s’il est mort ».

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