Un permis de 20 ans accordé au barrage de Whitehorse

Le barrage hydroélectrique de Whitehorse a été construit en 1958 et compte quatre turbines qui produisent assez d’énergie pour subvenir aux besoins en électricité des résidents pendant l’été. Il couvre environ 80 % de leur consommation. (Photo d’archives : Paul Tukker/CBC)

Énergie Yukon a franchi l’une des dernières étapes dans un long processus pour pouvoir continuer l’exploitation de la centrale hydroélectrique de Whitehorse. Mercredi, l’Office des eaux du Yukon a accordé à la société d’État un permis d’utilisation des eaux du barrage pour une période de 20 ans.

La décision a été prise à la suite d’une audience publique en juillet. À cette occasion, l’organisme de réglementation a entendu des préoccupations quant à l’impact du barrage sur le poisson, les niveaux d’eau, l’aménagement du territoire et les pratiques traditionnelles des Autochtones.

« Le permis garantit la continuité des activités, mais stipule également [qu’Énergie Yukon] s’engage à travailler avec les parties concernées et à consulter la communauté », indique Piers McDonald, président de l’Office des eaux.

Le permis régissant l’exploitation du barrage établit plusieurs conditions à respecter, notamment la régulation du niveau de l’eau dans le lac Marsh et le fonctionnement de l’échelle à poissons.

Collaboration avec les Premières Nations

Pendant le renouvellement du permis, plusieurs Premières Nations et militants de l’environnement ont exprimé leurs inquiétudes concernant les conséquences historiques et actuelles sur les populations de poissons, en particulier le saumon quinnat, dans le fleuve Yukon.

Le permis exige qu’Énergie Yukon collabore avec les Premières Nations Carcross-Tagish, Ta’an Kwäch’än Council et Kwanlin Dün pour créer des plans de surveillance et de gestion.

L’échelle à poissons de Whitehorse. Lors de la séance publique, certains participants ont demandé l’arrêt temporaire des turbines pour faciliter la migration des poissons, mais cette exigence n’a pas été incluse dans la nouvelle autorisation. (Paul Tukker/CBC)

Selon M. McDonald, cette condition vise à apaiser les inquiétudes des Premières Nations en les intégrant dans les décisions pour atténuer les effets du barrage.

« Nous avons de grandes attentes que ce soit productif», affirme-t-il.

Il admet que les communautés autochtones n’ont pas été suffisamment consultées lors de la construction du barrage dans les années 1950, ce qui a entraîné des sentiments douloureux non résolus. Ce n’est que maintenant, pendant le processus de renouvellement, qu’ils ont été abordés.

Autres conditions

La nouvelle autorisation impose à Énergie Yukon de rédiger un nouveau plan de fonctionnement et d’entretien de l’échelle à poissons d’ici la fin de l’année. La société doit également soumettre un nouveau manuel de fonctionnement et d’entretien et mettre à jour son plan d’urgence.

Chaque année, le barrage doit subir une inspection de sécurité. Tous les cinq ans, il doit également être soumis à une réévaluation de la sûreté, non seulement pour le barrage lui-même, mais aussi pour la structure de contrôle, la passe à poissons et l’écluse de la rivière Lewes. La première évaluation doit être terminée d’ici novembre.

D’autres conditions concernent la surveillance de l’érosion, de la qualité de l’eau, de la préservation des milieux humides ainsi que des habitats du poisson.

Finalement, M. McDonald désire rassurer la population : tous les rapports, études et enquêtes effectués par Énergie Yukon seront rendus publics dès leur dépôt auprès de l’Office des eaux.

Le permis est en vigueur à partir de jeudi et expire en juillet 2045. Énergie Yukon doit maintenant obtenir l’approbation du gouvernement fédéral en vertu de la Loi sur les pêches.

Avec les informations de Paul Tukker et Elyn Jones

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