Le gouvernement tłı̨chǫ célèbre ses 20 ans

Cette semaine, l’assemblée annuelle des Tłı̨chǫs se tient à Behchokǫ̀, aux Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.). Elle célèbre un événement marquant pour le peuple : le 20e anniversaire du fondement de son gouvernement autonome.
L’accord tłı̨chǫ est entré en vigueur le 4 août 2005, deux ans après sa signature. Cette entente, qui est unique aux T.N.-O., règle non seulement les revendications territoriales de 39 000 kilomètres carrés dans la région du North Slave, mais elle assure également une certaine autonomie gouvernementale dans des domaines comme l’éducation, le logement et les services à l’enfance et à la famille.
À l’époque, John B. Zoe était le principal négociateur pour les Tłı̨chǫs. Pour lui, l’anniversaire est l’occasion de se tourner vers le passé et de regarder vers l’avenir.
On est libres depuis 20 ans, mais on ne peut pas tout résoudre en 20 ans, car certaines choses sont ancrées profondément, affirme M. Zoe.Cela prendra des générations.
En plus de l’accord, les dirigeants tłı̨chǫs ont également rédigé une constitution qui énonce les responsabilités du gouvernement. Celle-ci stipule aussi que les lois doivent être conformes aux valeurs du peuple.

20 ans d’avancées
Depuis sa création, le gouvernement tłı̨chǫ a remporté plusieurs succès en matière de gouvernance, de gestion de son territoire et de préservation culturelle. En 2007, ces efforts ont été récompensés par un prix d’excellence du service public décerné par les Nations unies.
En 2012, le premier édifice gouvernemental a été inauguré à Behchokǫ̀. Il offre un lieu central pour le public.
L’année suivante, le gouvernement a approuvé les premiers projets d’exploitation des ressources sur son territoire, en veillant à protéger des sites culturels et écologiques d’importance.
Ses efforts les plus récents se concentrent sur un projet de reboisement visant à restaurer des écosystèmes sur son territoire et à favoriser le rétablissement des habitats du caribou boréal.

Selon M. Zoe, l’accord met de l’avant les traditions tłı̨chǫs, notamment la revitalisation de la langue et des programmes axés sur le territoire.
Tout est encore là, l’éthique du travail, le savoir sur le territoire et les animaux, ainsi que les histoires et les liens, affirme-t-il.
Dans le futur, il souhaite voir plus de jeunes revenir vivre dans leur communauté après leurs études.
Un équilibre entre la gouvernance moderne et traditionnelle
Le gouvernement tłı̨chǫ est dirigé par un exécutif de 13 membres, dont le grand chef, ainsi que le chef et deux représentants de chacune des quatre communautés : Behchokǫ̀, Gamètì, Wekweètì et Whatì.
L’entente garantit également la participation des Tłı̨chǫs à la gestion des ressources et aux évaluations environnementales sur leur territoire traditionnel de Wekʼèezhìi.

Un conseil composé de membres des gouvernements tłı̨chǫ, territorial et fédéral est responsable de la mise en œuvre de l’accord. Des comptes rendus annuels fournissent des informations sur l’état d’avancement des engagements et des priorités.
L’apprentissage ne s’arrête jamais, affirme M. Zoe.Nous n’avons pas toutes les réponses, mais nous possédons un outil remarquable.
C’est d’avoir son mot à dire sur les décisions qui te concernent et sur les développements qui t’affecteront.
Avec les informations de Jocelyn Shepel et Lawrence Nayally