Mandy Gull-Masty promet une « nouvelle approche »
Un texte de Marie-Laure Josselin et de Ximena Sampson
Mandy Gull-Masty est devenue la première Autochtone à diriger Service aux Autochtones Canada, le ministère chargé de fournir des services aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis. Infrastructures, sécurité, eau potable, protection de la jeunesse : son mandat s’annonce chargé.
Élue au Parlement pour la première fois le 28 avril dernier, elle se dit prête à prendre la relève de Patty Hajdu, qui avait elle-même succédé à Marc Miller en 2021.
Je n’ai pas eu d’hésitation à prendre le rôle, c’est vraiment pour moi un grand honneur, souligne la nouvelle députée d’Abitibi–Baie-James–Nunavik–Eeyou en entrevue avec Espaces autochtones, même si certains pourraient lui reprocher de légitimer ainsi une institution aux profondes racines coloniales.
J’ai la chance de travailler avec toutes les nations, et d’être la première femme à faire ça, affirme Mandy Gull-Masty, ministre des Services aux Autochtones. En tout honneur, en tout respect, je vais faire de mon mieux pour travailler pour elles.
Quel que soit le poste, «je pense qu’il y a toujours une pression d’être autochtone»
, explique l’ancienne grande cheffe du Grand Conseil des Cris originaire de Waswanipi, dans le Nord-du-Québec.
Mme Gull-Masty estime que le premier ministre nouvellement élu, Mark Carney, envoie, par ses choix, un message clair : Il veut établir un nouveau processus
dans ses relations avec les Autochtones.
Elle espère travailler en partenariat avec l’autre ministre autochtone, Rebecca Chartrand, nommée aux Affaires du Nord et de l’Arctique, et avec Rebecca Alty, ministre des Relations Couronne-Autochtones, pour constituer un «trio gagnant»
.
En 2017, Justin Trudeau a dissous le ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada pour créer deux nouvelles entités : Services aux Autochtones et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord.
Services aux Autochtones vise à soutenir l’autodétermination des communautés afin qu’elles en viennent à fournir elles-mêmes les services en santé, en éducation ou en soins aux enfants, tandis que Relations Couronne-Autochtones encadre les relations entre les Autochtones et le gouvernement.
Des dossiers pressants les attendent, tels que la réforme du système de protection de l’enfance, l’accès à l’eau potable et la lutte contre le racisme systémique au sein des services de police.
La priorité, pour le moment, insiste-t-elle, c’est de m’installer comme ministre, de rencontrer mon équipe, de recevoir mes breffages et d’engager les membres qui vont travailler dans mon bureau
.
Elle ne veut pas s’avancer sur un calendrier précis, mais affirme que dans les prochaines semaines
, après la retraite du Cabinet et la publication des lettres de mandat, qui déterminent les objectifs des ministres, l’échéancier et les priorités seront plus clairs.
J’ai un grand mandat et je prends ça au sérieux, assure Mandy Gull-Masty.
Je suis là pour démontrer qu’il va y avoir une nouvelle approche à Ottawa et une nouvelle relation avec le monde autochtone, une relation qui va être celle d’une ministre autochtone avec les nations autochtones, dit Mandy Gull-Masty, ministre des Services aux Autochtones.
À lire aussi :
