Québec demande l’appui de Rangers canadiens à Puvirnituq, au Nunavik

Le gouvernement du Québec sollicite l’aide d’Ottawa pour répondre à la pénurie d’eau sans précédent à Puvirnituq et demande le soutien de Rangers canadiens, des réservistes des Forces armées canadiennes qui ont pour mission de patrouiller dans le Grand Nord.

Dans une publication sur son compte X, le ministre provincial de la Sécurité publique, François Bonnardel, a affirmé que son gouvernement avait envoyé une demande officielle de mobilisation des Rangers canadiens à Puvirnituq à la ministre de la Gestion des urgences et de la Résilience communautaire, Eleanor Olszewski, à la suite de discussions avec l’Administration régionale Kativik.

Cette dernière est responsable de nombreux services auprès des résidents du Nunavik.

Les Rangers sont l’option la plus rapide, efficace et adaptée pour intervenir immédiatement sans mettre de pression additionnelle au niveau opérationnel, a déclaré le ministre Bonnardel. Tous les acteurs concernés de notre gouvernement sont à pied d’œuvre pour épauler la communauté.

Les quelque 2000 habitants de ce village de la baie d’Hudson sont privés d’eau courante depuis plusieurs semaines. Depuis le gel d’une canalisation, à la mi-mars, les camions-citernes de Puvirnituq doivent puiser l’eau directement à la station de pompage. Or, plusieurs importants blizzards consécutifs ont récemment bloqué temporairement l’accès à la route qui mène à cette installation.

Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, indique que plusieurs résidents de Puvirnituq sont des membres des Rangers canadiens. Ces Rangers offraient déjà leur aide, étant donné qu’ils habitent à [Puvirnituq], mais ils ne portaient pas leur uniforme, a-t-il affirmé en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

Vendredi, Québec a envoyé plusieurs palettes de bouteilles d’eau par avion pour assurer l’approvisionnement en eau potable.

Nous avons déjà expédié 60 000 litres d’eau potable, a indiqué Ian Lafrenière. En date d’aujourd’hui, deux avions continuent de livrer de l’eau.

Qualifiant la situation d’horrible, le ministre a l’intention d’effectuer un bilan avec les différents paliers de gouvernement engagés dans la réponse à la pénurie d’eau.

On veut savoir ce qui est arrivé et ce qu’on peut faire dans le futur, a-t-il dit.

La commission scolaire du Nunavik, Kativik Ilisarniliriniq, a annoncé la fermeture des écoles Iguarsivik et Ikaarvik dès lundi, soit 10 jours plus tôt que prévu.

Alyssia Bray, une enseignante du secondaire, affirme que la nouvelle a été un choc pour les élèves et le personnel, mais que le contexte rendait la tenue des cours particulièrement éprouvante.

C’est vraiment difficile, pour [les élèves], de se sentir prêts et disposés à apprendre lorsqu’ils doivent se rendre à l’école sans avoir pris de douche et qu’ils habitent avec une dizaine de personnes, soutient-elle.

Un grand nombre de nos élèves sont forcés de vivre comme s’ils étaient dans un pays du Tiers-Monde, alors que ce n’est pas le cas. Je veux tout simplement qu’ils aient accès à de l’eau pour se doucher et tirer la chasse.

Les élèves qui devaient passer des examens nécessaires à l’obtention de leur diplôme d’études secondaires peuvent toujours le faire. Pour les autres, du rattrapage scolaire pourrait être envisagé lors de la rentrée scolaire au mois d’août.

Alyssia Bray indique que la plupart des enseignants ont quitté Puvirnituq dimanche et lundi, mais que ceux dont les élèves avaient des examens sont restés un peu plus longtemps pour s’assurer de ne pas les pénaliser.

Avec des informations de Cathy Senay et Sam Wat

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