S’inspirer des soins de santé du Nunavik pour les futures missions spatiales
L’astronaute David Saint-Jacques est de passage au Nunavik afin de s’inspirer des pratiques de soins de santé en région éloignée pour les futurs programmes de l’Agence spatiale canadienne et de l’Agence spatiale américaine (NASA).
Ayant comme objectif de bâtir éventuellement une base permanente sur la Lune, les agences spatiales de partout dans le monde devront améliorer l’autonomie de leurs astronautes.
Cette autonomie devra aussi s’exercer dans les soins de santé offerts dans l’espace, qui sont pour l’instant limités.
« Dans la station spatiale, si ça allait très mal, on avait toujours la possibilité de rapatrier un patient sur Terre […] Maintenant qu’on envisage une mission vers la Lune et Mars, on ne pourra pas le faire », explique David Saint-Jacques, en entrevue à Kuujjuaq.
L’astronaute et les ingénieurs biomédicaux de l’Agence spatiale canadienne qui l’accompagnent s’inspireront donc des pratiques des équipes des dispensaires du Nunavik pour la création de leurs propres protocoles.
Ces infirmières et infirmiers doivent gérer régulièrement des situations urgentes avec des ressources limitées et un accès restreint à une expertise médicale.
Il y a donc plusieurs parallèles à faire entre leur quotidien et celui d’une base lunaire.
« C’est surtout pour comprendre l’environnement, comprendre la réalité, les besoins et mieux arrimer les efforts qu’on fait de notre côté pour améliorer les soins de santé dans l’espace », ajoute David Saint-Jacques.
Ce dernier a par ailleurs déjà une bonne connaissance des soins de santé propres à la région, après avoir lui-même pratiqué la médecine dans la communauté de Puvirnituq au début des années 2000.
Un partage des connaissances
Cette collaboration ne se fera toutefois pas à sens unique.
L’Agence spatiale canadienne souhaite aussi faire profiter les réseaux de santé en région éloignée de leurs futurs protocoles pour améliorer encore plus les prestations de soins au Nord.
Ces nouveaux protocoles permettraient d’augmenter l’autonomie des dispensaires régionaux.
« Ça serait bien, dans un monde idéal, que les médecins et infirmières ici, au Nunavik, par exemple, aient plus d’autonomie de pratique, qu’ils aient de meilleurs outils de diagnostic et qu’ils puissent offrir plus de traitements localement », fait valoir David Saint-Jacques.
« On peut imaginer qu’un Inuk qui vit ici dans une région isolée, ça ne lui tente pas d’aller à Montréal pour faire un test. Si on peut faire ça ici dans leur communauté, c’est mieux pour les soins médicaux, pour les travailleurs, mais surtout pour les patients », poursuit-il.
De l’avis de David Saint-Jacques, cette occasion d’améliorer à la fois les soins dans l’espace et dans les régions isolées rappelle l’intérêt de l’exploration spatiale, soit de faire progresser les sociétés grâce à la science.
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