Le Yukon prépare un plébiscite qui pourrait changer son mode de scrutin

Gros plan sur une main qui dépose un bulletin de vote dans une boîte.
La dernière fois que les Yukonnais ont voté lors d’un plébiscite territorial, il s’agissait d’autoriser la vente d’alcool. (Photo : iStock / bizoo_n)

La dernière fois que les Yukonnais ont voté lors d’un plébiscite territorial, il s’agissait d’autoriser la vente d’alcool. Cette fois, le vote portera sur une question qui donne tout autant de maux de tête : la réforme électorale.

Plus d’un siècle après le plébiscite de 1920, le vote qui devrait faire partie des élections territoriales de cette année pourrait faire du Yukon le premier territoire au Canada à passer du système majoritaire uninominal à un tour actuel au scrutin préférentiel.

La formulation exacte de la question pour ce vote non contraignant devrait être publiée par le gouvernement dans les semaines à venir, selon le directeur général des élections, Max Harvey, dont le bureau prépare ce scrutin depuis près d’un an.

Pour lui, le processus de planification a été une aventure intéressante jusqu’à présent.

Il a notamment examiné le travail effectué dans d’autres autorités territoriales, a mis sur pied un groupe de planification, a organisé des comités de sensibilisation et d’éducation, et a discuté avec une demi-douzaine d’homologues qui ont organisé des plébiscites.

Des élections à l’automne

Les prochaines élections doivent avoir lieu au plus tard le 3 novembre, ce qui signifie qu’elles doivent être déclenchées par le premier ministre libéral Mike Pemberton au plus tard le 3 octobre prochain.

Le nombre de circonscriptions électorales du Yukon va passer de 19 à 21 et 15 circonscriptions seront redessinées.

M. Harvey a indiqué que l’intérêt du public pour ce vote pourrait être de deux ou trois sur dix, mais son bureau prévoit de lancer une campagne en septembre pour sensibiliser la population à son importance.

Nous ferons de la publicité, distribuerons des guides aux électeurs et organiserons des envois postaux, des assemblées publiques, des séances d’information pour les partis politiques et des séances d’information pour les médias, affirme Max Harvey, directeur général des élections.

Candidats par ordre de préférence

À la suite de l’étude de plusieurs années menée par un comité législatif sur la réforme électorale, une assemblée citoyenne, composée de deux personnes de chacune des 19 circonscriptions électorales du territoire, a publié l’année dernière un rapport qui recommande le passage à un système de vote préférentiel.

En vertu de ce système, chaque électeur classe les candidats par préférence sur son bulletin de vote.

Si le candidat en tête n’obtient pas au moins 50 % des voix plus un vote, le candidat le moins bien classé est éliminé et toute préférence de deuxième rang ou inférieure sur ces bulletins est réattribuée aux candidats restants jusqu’à ce que l’un d’eux atteigne le seuil requis.

Le rapport conclut qu’un tel système favorise une plus grande participation électorale et un résultat plus légitime aux yeux des électeurs.

Ce n’est pas la première fois que les Canadiens envisagent l’idée d’une réforme électorale.

L’ex-premier ministre Justin Trudeau a remporté les élections fédérales de 2015 en partie grâce à sa promesse de mettre fin au système majoritaire uninominal à un tour actuel, mais le projet a finalement été abandonné.

La Colombie-Britannique a tenu trois référendums sur ce sujet, le plus récent en 2018, lorsque les électeurs ont décidé de ne pas passer à la représentation proportionnelle.

M. Harvey a indiqué que son bureau ne se prononcera pas sur le résultat du vote.

La rue King sans voitures à Dawson.
La rue King à Dawson. (Photo : gouvernement du Yukon)

Nous souhaitons fournir des informations impartiales et équilibrées sur les deux options et le résultat ne nous intéresse absolument pas, a-t-il déclaré. La question de savoir si les résultats du vote entraîneront un changement concret sera laissée à l’appréciation du parti qui formera le prochain gouvernement.

Les partis prennent position

La Presse canadienne a demandé à chacun des trois principaux partis s’ils pensaient mettre en œuvre le changement au scrutin préférentiel si la majorité des Yukonnais qui voteront lors du plébiscite le souhaitent.

La porte-parole du cabinet libéral, Laura Seeley, a affirmé dans un courriel que le gouvernement libéral estime que tout changement devrait être guidé par la volonté des Yukonnais.

Si une majorité appuie le passage à un scrutin préférentiel, nous prendrons les mesures nécessaires pour y parvenir, a-t-elle ajouté.

La cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD), Kate White, a indiqué dans un communiqué qu’elle respectera absolument les directives des électeurs, ajoutant que son parti milite en faveur d’une réforme électorale.

Lorsqu’on vote dans ce territoire, on devrait avoir son mot à dire sur la forme que prendra ce processus. Ce plébiscite rend cela possible , a soutenu Mme White.

Une déclaration du caucus du Parti du Yukon note que ses membres, qui forment l’opposition officielle, n’appuieront pas un changement de mode de scrutin. Cependant, si les Yukonnais indiquent clairement qu’ils souhaitent un changement, nous respecterons leurs directives.

Le caucus de l’opposition a déclaré que le plébiscite est le résultat d’un processus créé pour honorer un engagement politique pris dans le cadre de l’accord de confiance et de crédits entre les libéraux et le NPD, qui a permis de maintenir le gouvernement minoritaire au pouvoir.

Nous estimons que l’argent, l’énergie et le temps consacrés à l’ensemble de ce processus seraient mieux utilisés pour relever les nombreux défis avec lesquels les Yukonnais sont aux prises, indique le communiqué.

Bien que notre système majoritaire uninominal à un tour actuel ne soit pas parfait, c’est le système qui a bien servi le Yukon et le Canada pendant des générations.

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