Le Yukon ouvre un premier centre de consommation supervisée d’alcool
Un premier centre de consommation supervisée d’alcool a ouvert ses portes à Whitehorse, au Yukon, pour offrir un endroit sécuritaire aux gens luttant contre une dépendance à cette substance.
Le programme, qui peut accueillir jusqu’à 10 personnes, offre un encadrement et un suivi médical aux personnes souffrant d’alcoolisme sévère et pour qui les autres traitements n’ont pas eu d’effet.
Nous commençons les admissions lentement. Il y a beaucoup de développement et de formation à faire pour le personnel. Le programme est nouveau et nous devons mettre en place la théorie, explique la directrice par intérim des Services de santé pour le gouvernement du Yukon, Andrea Abrahamson.
« Nous avons maintenant deux participants qui habitent au centre et il y en a une troisième personne qui va nous rejoindre la semaine prochaine », indique de son côté le directeur des Services de santé mentale et de gestion de l’usage de substances, Cameron Grandy. Il croit que tous les lits seront bientôt occupés.
Dans un communiqué, le gouvernement territorial explique s’être inspiré des programmes de consommation supervisée d’alcool ailleurs au pays pour mettre en place celui de Whitehorse, le tout premier au territoire.
Ces programmes ont démontré une réduction de la consommation de produits alcoolisés autre que la boisson [comme l’alcool à friction], de l’intoxication dans les lieux publics, la fréquence des visites aux urgences, des torts liés à l’alcool et des interactions avec les forces de l’ordre, peut-on lire dans le communiqué.
Un financement de ce nouveau centre, de près de 1,3 million de dollars, est inclus dans le budget de 2024-2025.
Contrairement à d’autres programmes de soutien et de sevrage qui peuvent avoir une durée limitée prédéterminée, le programme de consommation supervisée d’alcool n’a aucune limite de temps, indique Andrea Abrahamson, et s’adapte aux besoins de chaque individu.
Une personne peut vivre ici jusqu’à la fin de sa vie si elle le souhaite. Certaines personnes peuvent changer leur relation avec l’alcool et parvenir à gérer leur dépendance de manière autonome, souligne-t-elle, en précisant que tout cela dépend des objectifs de chacun des participants.
« Nous n’offrons pas uniquement des services qui se concentrent sur la consommation d’alcool. L’alcool fait partie de la thérapie pour ce qui est de la médication offerte dans une dose qui est thérapeutique, mais il y a aussi la psychothérapie, le soutien social, la réunification familiale et les activités culturelles », détaille Cameron Grandy.
Pour le moment, le programme accueille en priorité des personnes qui vivent en situation d’itinérance ou de précarité ainsi que celles qui fréquentent souvent les urgences pour des incidents liés à une consommation d’alcool.
Cependant, toute personne qui le souhaite peut faire une demande d’admission, demander à être recommandée ou recommander un proche souffrant d’alcoolisme sévère auprès des Services de santé mentale et de gestion de l’usage de substances.
Le département déterminera ensuite si le programme de consommation supervisé d’alcool est la meilleure solution parmi les traitements disponibles.
Le programme n’est en aucun cas pour une personne qui parvient à travailler ou à réaliser plusieurs tâches qui sont considérées comme appropriées à faire dans une journée, dit Cameron Grandy. Ce n’est pas la première ligne de défense pour une personne qui lutte contre l’alcoolisme.
Le programme se veut une solution de dernier recours pour les personnes qui en ont besoin et pour qui les autres traitements n’ont pas donné les résultats attendus. Les organismes à but non lucratif et les gouvernements autochtones peuvent également référer leurs membres au besoin.
Avec des informations de Gabrielle Plonka
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