Une maison sur une réserve autochtone.

Une maison sur une réserve autochtone.
Photo Credit: Nathan Denette/CP

80 % des communautés autochtones canadiennes sous le seuil de la pauvreté

Le récent recensement de 2016 de Statistique Canada détaille l’ampleur de la pauvreté dans les communautés autochtones.

Quatre communautés autochtones sur cinq affichent un revenu médian sous le seuil de la pauvreté, indiquent les données, qui révèlent l’ampleur de la pauvreté dans laquelle vivent les Premières Nations du Canada.

Une analyse des données permet de constater que les résidents de 81 % des régions identifiées comme étant des communautés autochtones ont un revenu médian sous le seuil de la pauvreté, fixé à 22 133 $ pour une personne seule par Statistique Canada.

En données absolues, 297 communautés sur un total de 367 se retrouvent dans cette situation de pauvreté, ce qui ne laisse que 70 communautés où le revenu médian se trouve au-dessus du seuil de la pauvreté.

Aide-mémoire…
  En 2014, une étude révélait que les Autochtones étaient encore aussi désavantagés en 2006 qu’ils l’étaient en 1981.
Les enfants autochtones sont pour leur part au moins deux fois plus à risque de vivre dans la pauvreté que les enfants non autochtones, concluait l’an dernier une étude menée par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).
 

Tout à fait au fond du baril

À l’échelon le plus bas, le revenu médian dans 27 communautés ne dépasse même pas 10 000 $ par année.

Environ 22 % des femmes habitant dans des réserves autochtones ont des revenus qui dépassent le seuil de la pauvreté, contre environ 19 % des hommes.

Les libéraux de Justin Trudeau travaillent à peaufiner une stratégie nationale sur le logement avec des initiatives spécifiques pour aider les communautés autochtones.

Assemblée générale des Nations unies en 2017 : les autochtones au cœur du discours de Justin Trudeau
Assemblée générale des Nations unies en 2017 : les autochtones au cœur du discours de Justin Trudeau © AFP/Agence France Presse

Un portrait incomplet

Toutes ces données sont tirées des déclarations de revenus de 2015, l’année où le gouvernement libéral canadien de Justin Trudeau avait fait la promesse électorale d’améliorer l’avenir économique des Premières Nations, qui vivent collectivement dans les pires conditions de pauvreté et de logement au pays.

Ces données ne présentent toutefois pas l’ensemble de la situation des Autochtones au Canada. Plusieurs communautés comptent si peu de résidents que les données ont dû être effacées par souci de confidentialité.

Statistique Canada fournira des chiffres plus précis à la fin du mois dans une démarche qui vise à présenter une évolution de la situation sur une période de cinq ans.

Enfants amérindiens dans une maison de fortune. © RCI
Enfants amérindiens dans une maison de fortune. © RCI

C’est au Manitoba où c’est le pire

Des rapports du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord, datés de 2012 à 2014, exposent des conditions de vie tout à fait déplorables dans presque toutes les réserves manitobaines : pas d’eau courante et des maisons de fortunes traversées par les courants d’air en plein hiver.

Ces Autochtones du centre du pays sont les plus à risque de grandir dans la pauvreté, d’abandonner l’école, de dépendre de l’aide sociale et d’être victimes de violence familiale.

Alors que 25 % des enfants autochtones du Canada vivent dans la pauvreté, au Manitoba, ce sont 62 % des enfants autochtones qui vivent sous le seuil de pauvreté. Leur espérance de vie est de huit ans plus courte que celle des autres Manitobains.

Des problèmes d’accès à l’eau potable dans les communautés autochtones au Canada.
Des problèmes d’accès à l’eau potable dans les communautés autochtones au Canada. © CBC

Manque d’eau potable : 65 % des Premières Nations touchées

C’est en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick que le problème est le plus criant : 93 % des Premières Nations dans ces provinces n’ont pas pu consommer l’eau du robinet pendant au moins un an entre 2004 et 2014.

Dans d’autres communautés autochtones, comme la Première Nation Grarry Narrows en Ontario, les résidents ne peuvent même pas boire l’eau après l’avoir fait bouillir parce qu’elle est contaminée par des substances potentiellement cancérigènes.

Ce sont les résidents de la Première Nation Neskantaga, dans le nord-ouest de l’Ontario, qui sont sans eau potable depuis le plus longtemps, soit plus de 20 ans.

Découvrez :
Mohawk Girls, une série télévisée démystifiant la vie dans les réserves
La série diffusée depuis 2014 sur les ondes d’APTN, le Réseau de télévision des peuples autochtones, aborde de manière légère des problèmes qui sont propres aux Premières Nations à travers le quotidien de quatre jeunes femmes mohawks.

Les quatre principales actrices de la série Mohawk Girls Photo Credit: Éric Myre/ Rezolution Pictures

Les quatre principales actrices de la série Mohawk Girls
Photo Credit: Éric Myre/ Rezolution Pictures

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

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Catégories : Autochtones, Politique
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