Une personne à mobilité réduite recevant des fleurs. Photo Credit: iStock

Emploi : les personnes handicapées laissées sur le bord du chemin par les parlementaires au Québec?

La session parlementaire s’est achevée sans que les élus aient adopté la deuxième phase de la Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées. Une situation que dénonce la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec.

Une attente qui dure depuis 5 ans

Véronique Vézina, la présidente sortante du Conseil d’administration de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec, réitère le cri du cœur des membres lancé au gouvernement lors de leur assemblée générale lundi dernier.

Le travail de personnes handicapées n’est pas une chose à prendre à la légère, car leur bien-être en dépend.

L’élaboration de la deuxième phase de la Stratégie nationale pour l’intégration de ces personnes était attendue avant la fin de la législature qui vient de s’achever.

Après cinq ans de patience, le message que le gouvernement et les parlementaires envoient à ces personnes est qu’ils doivent continuer de prendre leur mal en patience, ce qui n’est pas acceptable, affirme Mme Vézina, qui rappelle que l’élaboration d’une telle stratégie est une obligation légale.

Étant donné qu’il est ici question des droits des personnes handicapées, elle estime que le gouvernement et les parlementaires sont en situation de violation de la loi. C’est pourquoi elle l’appelle à prendre des mesures urgentes.

Fauteuil roulant, zone réservée pour les personnes handicapées © iStock

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Des financements nécessaires pour les organismes

Récemment, les parlementaires ont adopté un projet de loi qui crée un revenu de base pour les personnes présentant des contraintes sévères à l’emploi.

Beaucoup d’argent a été investi dans cette stratégie, pourtant rien n’est fait pour que les personnes handicapées aient leur stratégie d’emploi, ce qui est considéré par la Confédération des organismes qui les représentent comme une façon de les « mettre sur la voie de garage » tout en ne ,« croyant pas en leur possibilité d’intégrer le marché du travail », soutient Mme Vézina.

« Force est de constater que le gouvernement n’a pas tiré les leçons de l’affaire Walmart qui ébranlait dernièrement la société québécoise. Est-ce que le gouvernement profite de la mise sur pied du revenu de base pour mettre les personnes handicapées sur la voie de garage au niveau de l’emploi?  Il est important de rappeler que lors des consultations publiques entourant ce projet de loi, plusieurs organisations, dont la COPHAN, ont indiqué que ce projet de loi devrait être rattaché à une Stratégie nationale sur l’emploi avec des moyens dignes de ce nom. » – Véronique Vézina, présidente sortante de la Confédération

Il faut plus de subventions pour permettre aux personnes handicapées de s’insérer sur le marché de l’emploi. Il s’agit de personnes souvent diplômées et compétentes, mais qui sont très régulièrement victimes de préjugés et mises sur le banc de touche.

Le gouvernement devrait, entre autres, allouer des ressources au Contrat d’intégration et travail qui vise à intégrer et à maintenir des personnes handicapées en emploi. Les subventions accordées par le gouvernement dans ce cadre viendraient combler le manque de productivité que pourraient avoir certaines personnes handicapées.

À noter :

Les personnes handicapées se heurtent souvent à des difficultés d’intégration au marché du travail au Québec comme ailleurs au Canada.

En effet, près de 45 % des personnes handicapées de 15 à 64 ans sont actives sur le marché du travail dans la province où le taux de chômage chez ces personnes est plus élevé que chez le reste de la population. Ce taux atteint dépasse les 13 %.

Selon Statistique Canada, le taux de placement des personnes handicapées atteignait 49 % à l’échelle du pays, comparativement à 79 % dans la population en général.

Lors de l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2012, environ 14 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus ont déclaré avoir une incapacité qui les limite dans leurs activités quotidiennes.

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