L’ex-président américain indique aux Canadiens qu’ils doivent viser « ceux qui exploitent les prostituées ».
L’ancien président américain Jimmy Carter appelle le Canada à s’attaquer en priorité aux proxénètes et aux clients à l’instar de certaines autres nations nordiques européennes.
En Europe, les pays scandinaves ont été les premiers à pénaliser les clients au lieu des prostituées. La France a récemment adopté une loi en ce sens.
Dans une lettre adressée aux élus canadiens, Jimmy Carter affirme que « la prostitution est violente, particulièrement à l’endroit des femmes et des filles, et je soutiens les efforts qui visent à aider les personnes prises dans le piège de cette industrie ».
Le gouvernement canadien publiera prochainement un rapport sur des consultations publiques qu’il a menées portant sur une révision de la loi canadienne sur la prostitution.
Aide-mémoire
La Cour suprême du Canada a invalidé plusieurs éléments clés des lois canadiennes sur la prostitution en décembre, mais elle a donné au Parlement canadien un an pour présenter de nouvelles mesures législatives.
La prostitution est donc pour le moment légale au Canada, mais presque toutes les activités qui y sont liées sont encore considérées comme des actes criminels.
En vertu du Code criminel canadien, il est illégal ainsi de vivre des fruits de la prostitution et d’exploiter ou d’utiliser une maison de débauche, qui peut être le domicile d’une prostituée, un hôtel, mais, aussi, un espace de stationnement. On ne peut pas aussi au Canada faire de la sollicitation dans un lieu public ou à la vue du public. CBC
Offrir aux victimes de la prostitution des programmes de « sorties »
L’ancien Président Carter écrit que le Canada doit mettre aussi l’accent sur des programmes d’aide aux victimes de la prostitution pour leur permettre de s’extirper plus facilement de la violence dans laquelle elles sont plongées.
Dans sa lettre il précise qu’il faut : « fournir un financement à long terme à l’égard des programmes pour aider les personnes prostituées à s’échapper de l’exploitation, et il faut développer une campagne nationale de sensibilisation pour la promotion de l’égalité des femmes qui va exposer la violence, l’inégalité et les contraintes liées à la prostitution. »
Ce n’est pas la première fois que l’ancien président des États-Unis offre au Canada des conseils sur la façon dont il devrait réviser ses lois sur la prostitution.
Une semaine après que la Cour suprême du Canada avait invalidé en décembre dernier les lois anti-prostitution du pays, Jimmy Carter avait noté dans un éditorial publié dans le journal Ottawa Citizen, que la décision du plus haut tribunal était « un pas dans la bonne direction. »
Selon une enquête réalisée en 2001 par la chercheuse Melissa Farley…
68 % des prostituées au Canada souffriraient de stress post-traumatique.
78 % d’entre elles auraient été abusées dans leur enfance.
L’espérance de vie d’une prostituée serait de 40 % inférieure à celle du reste de la population.
9 prostituées sur 10 au Canada voudraient quitter le secteur immédiatement si elles en avaient le choix.
Prostitution : le Canada doit adopter le modèle scandinave, selon une activiste de Calgary
Natasha Falle, une ancienne prostituée canadienne veut que le Canada s’inspire des pays scandinaves pour légiférer en matière de prostitution.
Cette défenseuse des travailleurs du sexe de Calgary veut que le Canada punisse les clients des prostituées plutôt que celles-ci.
« Le modèle nordique décriminalise ceux qui vendent leur corps et criminalise les clients et les proxénètes », rappelle la fondatrice de Sextrade101, un organisme de sensibilisation à la prostitution.
« Rendez responsables les hommes qui sont à l’origine du problème, les gens qui demandent ces femmes. »
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.