Un robot verbomoteur conçu en Ontario tentera cet été de parcourir la distance entre la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique en auto-stop.
Hitchbot aura à peu près la taille d’un enfant de six ans. Ses concepteurs ont intégré un siège d’auto pour enfant à son postérieur.
Selon David Harris Smith, assistant- professeur à l’Université McMaster de Hamilton en Ontario et concepteur de l’idée du robot auto-stoppeur, « ceux qui feront monter Hithbot auront l’impression d’avoir un adolescent hors de contrôle à bord de votre voiture, un ado qui prend des photos de vous et qui les met sur Facebook ».
Le petit robot lancera son périple en auto-stop le 27 juillet au Nova Scotia College of Art and Design (trad.: Collège d’Art et de Design de la Nouvelle-Écosse) en se servant de la seule partie mobile de son corps, un bras. Les chercheurs espèrent que le charme discret du bidule auto-stoppeur arrivera à suffisamment charmer les automobilistes pour lui permettre de se rendre à Victoria en Colombie-Britannique.
Tout au long du voyage, Hitchbot partagera ses aventures et ses rencontres sur les média sociaux.
Hitchbot est aussi muni d’un GPS et d’une connexion 3G sans fil, ce qui lui permettra d’afficher fréquemment où il est rendu sur Internet.
Selon Frauke Zeller, de la faculté de Communication à l’Université Ryerson de Toronto et une des chercheuses principales du projet, « les automobilistes qui ne veulent pas faire partie de la vie publique de Hitchbot devront tout simplement ne pas le faire monter à bord. »
D’autre part, ajoute David Harris Smith « si vous avez envie de l’invité à une fête ou à la maison, histoire de lui faire rencontrer la famille, les amis, allez-y… si Hitchbot y consent, bien sûr. »
Bien que les concepteurs de Hitchbot sont des chercheurs, le robot ne fait pas partie d’un projet de recherche car, on le sait, une recherche pour être validée, doit s’effectuer dans un environnement contrôlé. Il s’agit plutôt d’un projet de conceptualisation culturelle de forme collaborative.
En fait, le projet Hitchbot a pour but de de susciter la réflexion et la discussion autour des avancées technologiques et de notre perception de la sécurité publique.
« On parle beaucoup de robots, de l’importance grandissante de leur présence dans notre monde hautement technologique, souligne le professeur David Harris Smith. Pouvons-nous leur faire confiance? Cette pièce de technologie artistique, nous l’espérons, fera réfléchir les gens tout en retournant la table. Est-ce que les robots peuvent faire confiance aux humains? »
D’une part, comme Hitchbot ne peut pas bouger, il devra faire confiance aux humains, il n’aura pas le choix. Et grâce à la technologie embarquée, il pourra partager ses expériences avec tous ceux et celles qui le suivront par les média sociaux.
Par contre, cette même technologie, par son niveau avancé de développement, a pour but de l’amener à faire confiance aux humains. Le robot profitera d’un système de reconnaissance vocale et de moyens d’analyse d’informations qui lui permettront d’avoir des conversations simples avec ses chauffeurs tout au long du parcours transcanadien. Hitchbot pourra même, au besoin, y aller de recherche sur Wikipedia pour alimenter la conversation.
Grâce à son écran LED, il pourra converser avec ceux qui préfèrent communiquer par messages texte, il pourra reconnaître certaines expressions faciales et même avoir des conversations multiples avec plusieurs personnes à la fois sur Internet.
Hitchbot sera alimenté par énergie solaire grâce au panneau qui recouvre le pichet à bière qui constitue son torse. On pourra également le recharger par un branchement à la fiche du briquet de voiture ou par une prise standard.
Si par mégarde Hitchbot est totalement drainé d’énergie alors qu’il attend son prochain voiturier bon samaritain, des instructions écrites sur son corps expliqueront au gens la marche à suivre pour bien le sangler dans l’automobile, le brancher en plus de les diriger vers un site web qui leur viendra en aide.
Le reste de la construction robotique sera rudimentaire.
Une photo Instagram mise en ligne lundi nous montre que sa tête est faite à partir d’un globe pour préserver la fraîcheur des gâteaux. « Ce sera pour bion protéger les parties de mon cerveau telles les LED, les roulements à bille en plastique, les moteurs et les miroirs et rétroviseurs » peut-on lire sur le message.
Su Twitter, Hitchbot souligne qu’il en est à l’étape du « projet en cours de complétion. »
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