Parade régimentaire du centenaire du régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry (PPCLI) à la base des Forces canadiennes d’Edmonton en Alberta.

Parade régimentaire du centenaire du régiment Princess Patricia's Canadian Light Infantry (PPCLI) à la base des Forces canadiennes d’Edmonton en Alberta.
Photo Credit: Radio-Canada

Difficile la vie militaire pour les jeunes Amérindiens

Quitter sa communauté isolée et se retrouver dans un centre urbain, voilà ce qui représente une expérience troublante pour nombre d’autochtones qui se joignent aux Forces canadiennes.

C’est du mois la conclusion d’un rapport interne rendu public récemment.

Être coupé de sa famille, de sa communauté, de sa culture, tels est un facteur perturbant dont on commence à peine à saisir l’ampleur.

Le choc culturel du passage de la vie sur une « réserve » amérindienne à celle de recrue de l’armée est l’un des plus gros défis auxquels doivent faire face les jeunes Amérindiens qui se lancent dans cette aventure.

C’est aussi un défi pour les Forces canadiennes lorsque vient le temps de convaincre des jeunes Amérindiens de s’enrôler.

Il faut savoir que la jeunesse amérindienne constitue la main d’œuvre qui connaît la plus forte croissance au Canada. L’entreprise privée, tout comme les militaires, doit aussi s’y adapter.

L’enquête dont les données ont été obtenues par la Presse canadienne en vertu de la Loi d’accès à l’information portait sur l’adaptation des jeunes  Amérindiens à la vie en ville après leur enrôlement dans les Forces canadiennes.

Pour certains, la simple question des horaires à gérer, des comptes à payer était tout simplement écrasante. Pour d’autres, il était très ardu de se faire à la rigueur alimentaire des menus servis à la cafeteria. Non pas que la nourriture y est infecte, mais le passage de viande fraîche de caribous et d’omble de l’Arctique à des plats cuisinés en série est pour le moins laborieux.

De plus, une impression de perte de contact avec sa culture propre se dégage des commentaires recueillis.

On peut y lire que les jeunes Amérindiens « ont une perception négative de la vie en ville, qu’on y est coupé de sa culture propre, qu’il est difficile d’établir des relations de confiance et d’amitié avec les citadins.»

« De plus, il se dégage une perception de la ville comme étant un terreau où foisonnent les drogues, l’alcool et la violence.»

Les membres des Premières Nations longtemps sous représentés au sein des Forces canadiennes

Depuis toujours, les Amérindiens sont sous représentés au sein des Forces canadiennes.

Aujourd’hui, ils constituent à peine 2,3% de l’effectif militaire, tant de la régulière que de la réserve. La cible gouvernementale est de 3,4%.

L’étude réalisée par Recherche et Développement pour la Défense Canada a été commandée dans le but d’aider les Forces canadiennes à améliorer les programmes existants les jeunes recrues amérindiennes issues de0 communautés éloignées à mieux s’adapter à la vie urbaine alors qu’ils sont sous les drapeaux.

Les résultats obtenus sont basés sur des données recueillies entre les mois de novembre 2012 et d’avril 2013 auprès de groupes d’échantillon à Kingston en Ontario, à Saskatoon et à Prince Albert en Saskatchewan et à Yellowknife dans les Territoires du Nord-Ouest.

Les Amérindiens se sont plaints d’avoir été stigmatisés, stéréotypés lorsqu’ils se sont enrôlés.

« L’image de l’Indien ivre et paresseux est tenace au sein des Forces » a souligné un participant.

« Je dois toujours faire mes preuves. Les Blancs et les autres non Amérindiens des Forces canadiennes tiennent pour acquis que nous sommes des incapables, » d’ajouter un autre.

Nonobstant le fait que l’éloignement, la distance créent un sentiment d’isolement difficile à briser. « Nous venons de très loin, de tout petits villages avec des cultures très vieilles. C’est terriblement déroutant de se retrouver ici.»

Un phénomène qui n’est pas uniquement réservé à la vie militaire

Selon le professeur Christian Leuprecht du Collège militaire royal de Kingston et de l’Université Queens, la représentativité amérindienne au sein des Forces canadiennes n’est pas un problème isolé.

« Je ne dirais pas que les Forces canadiennes se traînent les pieds dans ce dossier. De plus, tant la Gendarmerie royale du Canada que les services de sécurité en général, corps policiers inclus, font face à cette même réalité. »

Catégories : Autochtones, Santé, Société
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