La déforestation avancée au Mexique est en perte de vitesse et c’est là de bon augure pour les Monarques. Ces magnifiques papillons qui colorent les champs canadiens en été font un très long périple jusqu’aux forêts mexicaines où ils hivernent.
Mais, il semblerait qu’une embellie se pointe pour le papillon monarque avec la réduction de la déforestation au Mexique, du moins si l’on se fie aux données recueillies par des chercheurs qui étudient le monarque.
Rappelons que les données de l’année dernière faisaient état de la chute la plus draconienne de cette population en transhumance entre le Canada et les denses forêts mexicaines.
Omar Vidal, du World Wildlife Fund affirme qu’il y a trois fois plus de monarques qui arrivent cette année que l’année dernière.
« Les données recueillies aux États-Unis font état d’une faible remontée de la population.»
L’année dernière, la population de papillons monarques était à son plus bas niveau depuis 1993, année où l’on a commencé à amasser des données sur cette population sur un échantillonnage recueilli sur les deux tiers d’un hectare de forêt de pins à l’ouest de la ville de Mexico.
Reste que, même si le nombre de monarques passe du simple au triple, ceux-ci ne couvriraient qu’à peine deux hectares de forêt, ce qui serait à peine un peu plus du dixième – 18,2 hectares couverts de monarques – constaté au cours de l’hiver 1996-97.
Des millions de ces papillons noirs et orangés retournent vers une réserve naturelle chaque hiver, s’agglutinant sur les arbres en un grand nombre tel qu’ils ne sont pas comptés individuellement, mais par le nombre d’hectares qu’ils couvrent.
Une génération de papillons qui rentre au Mexique pour passer l’hiver ne revient pas l’année suivante vers les aires d’été du Canada ou du nord des États-Unis.
Grâce à des photos satellites, et à des missions de reconnaissance sur le terrain, les experts peuvent aussi être au fait de la coupe de bois qui s’effectue dans la réserve.
Les activités de déboisement menacent les papillons parce qu’elles créent des ouvertures dans la canopée de conifères. Ces arbres protègent les monarques contre les froidures hivernales – même au Mexique – les pluies, et le verglas.
Cette année, le cœur de la réserve de 13 550 hectares n’a pas connu d’épisode de coupe de bois à petite échelle, le genre d’activité quand des petits agriculteurs s’y adonnent pour leur usage personnel ou familial.
La plus grande partie de cette réserve est en fait la propriété de fermes communautaires.
« Voilà ce qui démontre la volonté et l’engagement des propriétaires terriens de l’endroit, » de dire monsieur Vidal. « Les communautés autochtones reçoivent des subventions gouvernementales pour la préservation des forêts, et ses membres touchent un revenu quand ils participent à des activités de reboisement. De plus le tourisme écologique en quête de millions de papillons monarques en grappe, est aussi une source de revenus pour eux. »
Tout n’est pas gagné pour autant. Une activité d’exploitation commerciale de la forêt a vu le jour au sein d’une communauté vivant en montagne, ce qui a créé un déboisement d’un peu plus de cinq hectares. De plus, la sécheresse de l’année dernière a fait mourir près de trois hectares de conifères. La perte totale serait de huit hectares de forêt, ce qui est tout de même moindre que les 16,6 hectares perdus en 2013.
Un autre danger guette les monarques: la destruction du laiteron, cette plante que les monarques utilisent pour y déposer leurs œufs. Le Mexique, les États-Unis et le Canada ont formé un groupe mixte de chercheurs qui se penchent sur ce problème. À ce jour, rien n’en est sorti.
Le papillon monarque n’est pas au bout de ses peines.
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