Subventions des pétrolières à Dalhousie : échec de la campagne de rejet

Subventions des pétrolières à Dalhousie : échec de la campagne de rejet
Photo Credit: Radio-Canada

Subventions des pétrolières à Dalhousie : échec de la campagne de rejet

Des étudiants et des professeurs de l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse qui dépendent des appuis de l’industrie gazière et pétrolière au Canada ont poussé un soupir de soulagement cette semaine alors que, disent-ils, l’institution de haut savoir de Halifax aurait commis une grave erreur.imgres

« Les enjeux étaient plutôt élevés. Si la décision de rejet des investissements avait été prise, ces compagnies se seraient détournées de l’Université Dalhousie. Nous aurions perdu des sommes énormes en financement,» souligne l’étudiant Colin MacAdam.

Mercredi dernier, en compagnie d’autres géologues en devenir, Colin MacAdam travaillait au laboratoire Dal de l’établissement. Le logiciel sophistiqué dont ils se servent a été donné par l’industrie pétrolière canadienne. L’instructeur est un géologue à la retraite du projet de gaz naturel off-shore de la pétrolière Exxon.

Dans le domaine des Sciences de la Terre, autrefois plus simplement appelées Géologie, les fonds versés à la recherche par l’industrie gazière et pétrolière aux institutions universitaires au Canada permettent la formation des futurs géologues tout en les préparant à leurs vies professionnelles.

Le département des Sciences de la Terre de l’Université Dalhousie doit faire face à la concurrence d’autres universités pour obtenir sa part des dépenses de l’industrie dans les domaines de la recherche et du développement en institutions.

De plus, ces sociétés ne sont pas tenues de dépenser ces sommes et les universités en sont bien conscientes.

Geste symbolique

Mardi dernier, le Conseil des gouverneurs de Dalhousie a rejeté les demandes d’une campagne de rejet des fonds versés par 200 compagnies dans son portefeuille de dotation.

Dans un communiqué émis après cette décision, il est fait mention que l’université réaffirme son engagement envers des actions concrètes pour faire face aux changements climatiques, mais affirme qu’un tel rejet, symbolique, aurait eu un effet aliénant auprès des compagnies ciblées.

Le vote, quinze « contre », cinq « pour » et deux abstentions est aussi considéré comme un rejet de la volonté explicite de la campagne de « démoniser » l’industrie gazière et pétrolière, dans la foulée des campagnes menées par le passé contre les sociétés de tabac ou encore contre l’Apartheid en Afrique du Sud.

« Je comprends bien que plusieurs étudiants ont des opinions arrêtées à ce sujet. Mais, nous devons comprendre que l’industrie en générale et les sociétés énergétiques en particulier sont parties prenantes de tout l‘agenda de recherche et nous les considérons en tant que partenaires,» a déclaré Marlon Lewis, directeur du département d’océanographie à Dalhousie.

Toutes les Sciences de  la Terre à Dalhousie sont très impliquées dans les dossiers énergétiques, de la géophysique marine pour l’exploration à la modélisation en cas de déversements gaziers ou pétroliers en haute mer.

« Les subventions que nous recevons de l’industrie des énergies fossiles constituent une part importante de notre portefeuille de fonds alloués à la recherche,» ajoute le Dr Lewis. « Ces fonds servent en recherche en exploration, c’est vrai, mais aussi en protection environnementale et en processus de dépollution. »

cropped-cropped-divest-long15La campagne était menée par un groupe d’étudiants et d’environnementalistes appelé Divest Dal.

Cette campagne de se départir des fonds provenant de l’industrie gazière et pétrolière a pris naissance aux États-Unis et s’est répandu en Amérique du Nord. Outre Dalhousie, on retrouve des mouvements du genre dans d’autres universités au Canada, notamment à l’Université d’Ottawa, à l’Université de Toronto, à UBC à Vancouver et à McGill à Montréal.

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