
Un groupe citoyen s’opposant à l’exploitation des sables bitumineux et qui compte une dizaine de milliers d’appuis sur Facebook relevait la fuite dimanche. (Source: Facebook)
Un pipeline de la compagnie Canadian Natural Resources aurait déversé 60 000 litres de pétrole brut dans les environs de Red Earth Creek, dans le nord de l’Alberta.
Une défaillance mécanique serait à l’origine de la fuite survenue le 27 novembre près de cette localité située à 350 kilomètres au nord de la capitale de la province, Edmonton.
Selon un rapport de la régie albertaine de l’énergie, les quelque 375 barils de brut auraient coulé dans une tourbière, mais la fuite serait circonscrite.
Le nettoyage du site est amorcé et la régie affirme que la faune ne serait pas affectée.
Des munitions pour les opposants aux pipelines
Cet événement s’ajoute à des centaines d’autres rapportés chaque année au Canada.
Une enquête de la CBC révélait l’an dernier que les incidents touchant des pipelines sous autorité fédérale ont doublé entre les années 2000 et 2011 — passant de 45 incidents par année au début de la décennie à 142 onze ans plus tard.
En chiffres…
L’Ablerta comptait un total de 415 152 kilomètres de pipelines en 2012, dont 24 473 kilomètres servaient à transporter de l’eau. La Régie de l’énergie de l’Alberta a répertorié près de 4 000 ruptures de conduites et fuites en cinq ans…
- 2008: 976
- 2009: 737
- 2010: 687
- 2011: 717
- 2012: 699
(Source: Régie de l’énergie de l’Alberta
Ces statistiques préoccupent vivement les communautés vivant le long des tracés de nouveaux projets.
En Colombie-Britannique, des centaines de personnes ont manifesté, pendant près de deux semaines, contre le prolongement d’un oléoduc de la compagnie Kinder Morgan. Le pipeline acheminerait du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers la côte pacifique en passant sous la montagne Burnaby, où l’on retrouve une réserve naturelle.
La Ville de Burnaby s’est rangée du côté des détracteurs, évoquant aussi les risques d’un déversement.
La police a procédé à au moins 120 arrestations, mais la Cour suprême provinciale a annulé les accusations d’outrage portées contre les manifestants.
Le tribunal a aussi refusé d’accorder à la compagnie une injonction pour poursuivre des travaux de forage devant servir à déterminer la faisabilité du projet, parce qu’elle aurait fourni des données de géolocalisation erronées pour appuyer sa démarche.
Et au Québec…
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et l’Union des municipalités du Québec (UMQ) s’inquiètent du projet Énergie Est de TransCanada.
Elles demandaient la semaine dernière à l’Office national de l’Énergie, l’autorité fédérale de réglementation des ressources, d’exiger des précisions avant d’étudier la proposition de la compagnie.
« C’est un projet questionnable, » a dit le président de la CMM et maire de Montréal, Denis Coderre. « On est loin d’être convaincu parce qu’on n’a pas vu toutes les études d’impact. La compagnie n’a pas fourni à l’ONE le tracé présenté à notre équipe. »
S’il est construit, l’oléoduc s’étendra sur 4 600 kilomètres, de l’Alberta au Nouveau-Brunswick, en passant par la région du Bas-Saint-Laurent au Québec, dans une aire comprenant l’habitat essentiel du béluga.
Il transportera plus d’un million de barils de brut par jour.
Selon l’UMQ, 70 villes et municipalités régionales seront touchées par le passage du pipeline.
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