La lourde tendance culturelle canadienne de surmédicamenter pèse sur notre environnement.
Une nouvelle étude vient de révéler l’étendue de la contamination dans l’eau potable de certaines résidences dans la province de l’Ontario .
Elle confirme la présence d’au moins trois médicaments, à des niveaux records, dans les eaux des rivières du sud-ouest de cette province.
Cette eau du robinet contiendrait ainsi du Metformin, un médicament pour diabétique; du Ranitidine, un médicament pour les reflux gastrique et du hydrochlorothiazide, un médicament diurétique.
Même si ces niveaux sont extrêmement bas et qu’ils se mesurent en nanogrammes par litre, la contamination pourrait poser de sérieux problèmes aux chaînes alimentaires de nos rivières ou lacs.
Une infiltration de médicament dans nos conduites d’eau devenue difficile à colmater
Il y a un vase communicant entre la consommation de plus en plus élevée de médicaments par les Canadiens et la présence plus répandue dans notre eau potable de certains de ces médicaments.
Or, les usines de traitement d’épuration des eaux ne parviennent pas en effet à retirer toutes les substances que contiennent les eaux usées.
L’effluent rejeté dans les cours d’eau contient encore des traces de substances chimiques provenant, par exemple, des savons, shampoings et produits cosmétiques que nous utilisons et rinçons dans la baignoire.
On retrouve aussi donc des résidus de médicaments ou antibiotiques que notre corps n’a pas métabolisés et que nous rejetons dans les égouts par l’urine.
Un problème mieux documenté mais depuis peu seulement.
Depuis le milieu des années 90, la présence de « médicaments dans l’eau » est devenue un problème préoccupant pour la santé publique, mais surtout pour l’environnement, ici au Canada et ailleurs notamment en Europe.
Au Canada, on a détecté des traces de médicaments dans les lacs, les rivières, les ruisseaux et l’eau du robinet.
Avec le raffinement des méthodes d’analyse, le nombre de médicaments détectés dans l’eau à l’échelle mondiale est passé de 20 en 1998 à plus de 200 en 2008.
L’une des premières analyses sérieuses au Canada il y a quelques années s’était intéressée à la présence d’hormones (œstrogènes) et leurs effets sur les petits poissons.
Les Canadiens découvraient ainsi que des poissons mâles développaient en nageant dans cette eau contaminée des caractéristiques femelles (des ovaires, par exemple) lorsque les concentrations d’hormones dans l’eau sont de l’ordre d’à peine deux nanogrammes par litres.
Or, dans les effluents de la ville de Montréal, la somme des œstrogènes rejetées dans le fleuve est parfois de l’ordre de 150 nanogrammes par litre.
Dans certaines zones, 35 % des petits poissons mâles présentent des caractéristiques de femelles (des ovaires).
À long terme, si une population de poissons se féminise, elle ne se reproduit plus.
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